Le réquisitoire du procès des geôliers de l’organisation Etat islamique (EI), qui s’est étiré sur près de neuf heures, mercredi 19 mars, s’est ouvert par une impressionnante introduction. Un avant-propos d’une heure et demie visant à restituer la dimension historique de cette audience qui a plongé, durant cinq semaines, au cœur du système totalitaire du groupe djihadiste, dans l’enfer de son centre de torture installé dans les sous-sols de l’hôpital d’Alep, en Syrie, où ont été séquestrés vingt-cinq journalistes et humanitaires occidentaux.
« Si cette audience doit avoir une vertu, c’est celle de nous montrer le véritable visage de la barbarie djihadiste, de cette idéologie vouée à détruire les hommes, a commencé l’avocat général, Benjamin Chambre. Le rapt systématique des humanitaires, leur séquestration dans des conditions inhumaines signent l’abjection de l’idéologie djihadiste qui fait fi des intentions des hommes pour les réduire à ce qu’ils sont ou semblent être, des non-partisans de la cause, autrement dit des mécréants, des hommes et des femmes dont la vie n’importe plus. »
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