Le 8 mars 2024, alors qu’enflait la rumeur de la présence d’Aya Nakamura en vedette lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, une quinzaine de jeunes identitaires, membres du groupe Les Natifs, s’étaient rassemblés sur l’île Saint-Louis, à Paris, pour déployer une banderole hostile à la chanteuse franco-malienne : « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ! » Référence à la fois aux paroles d’un succès de l’artiste (Djadja), et à sa ville natale, la capitale du Mali.
Héritiers du groupe Génération identitaire, dissous en 2021, les Natifs – 10 000 abonnés sur Instagram, 19 000 sur le réseau social X – se sont spécialisés dans les actions à base de collages et de banderoles hostiles à l’immigration, ou visant à défendre la « civilisation européenne ». Récemment, des militants sont allés placarder des portraits de Jeanne d’Arc ou de sainte Geneviève sur des images de femmes voilées exposées à la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Publiée sur leur compte X, la photo de la banderole anti-Aya Nakamura, vue près de 4,5 millions de fois, était accompagnée d’un court texte déplorant le dessein supposé d’Emmanuel Macron : « Remplacer l’élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne. » Le texte réclamait « que la France soit représentée par un artiste incarnant notre héritage, nos valeurs et notre identité ! ».
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