Nadine F. a vécu, mercredi 8 octobre, à la barre de la cour d’assises du Tarn, la même « transfiguration » que Donat-Jean M. : ce moment où un personnage – l’amant, la mère – devient une personne. Depuis deux semaines, Nadine F. n’a pas manqué un instant du procès de son fils, Cédric Jubillar, accusé d’avoir tué son épouse, Delphine. Mais pas sur n’importe quel banc.
Elle ne s’est pas assise, comme souvent les mères, au premier rang du public, au plus près du box. Elle a pris place de l’autre côté du prétoire, sur celui des parties civiles, avec la famille de Delphine, ses amies et l’administratrice qui représente les deux enfants du couple. Ses petits-enfants. Géographiquement, elle avait déjà choisi sa place et ce n’était pas celle de la défense.
Dans cette affaire, Nadine F. a pourtant été placée en garde à vue. Les enquêteurs la soupçonnaient d’en savoir plus qu’elle ne le disait sur ce qui était reproché à son fils. Ils comptaient surtout sur le lien très fort entre Cédric Jubillar et elle pour le faire flancher. En vain.
« Problème de culpabilité »
Personnage, elle l’était restée jusqu’à ce mercredi, avec son tailleur-pantalon bleu électrique, assorti à la couleur de son briquet, son carré plongeant blond et son agitation. A la barre, elle commence par évoquer les circonstances dans lesquelles Cédric Jubillar lui a été retiré, juste après sa naissance :
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