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Histoires Web jeudi, avril 3
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Avec les vacances de printemps qui approchent, peut-être aurez-vous la possibilité de vous éloigner des zones urbaines et de leur pollution lumineuse pour profiter d’un ciel plus sombre ? Vous aurez alors le plaisir de pouvoir parcourir la trace fantomatique de la Voie lactée, cette bande irrégulière créée par l’accumulation des étoiles de la galaxie qui nous entoure, avec ses régions plus charnues et lumineuses et ses vastes déchirures sombres. Aux latitudes européennes, les nuits printanières offrent la possibilité de contempler en début de nuit au-dessus de l’horizon ouest ce que les observateurs surnomment la « Voie lactée hivernale » et, en fin de nuit au-dessus de l’horizon est, une longue portion de la « Voie lactée estivale » qui est plus épaisse et plus lumineuse.

Il est préférable de choisir une nuit sans Lune pour que le ciel soit le plus sombre possible et que le contraste apparent de la Voie lactée soit plus fort, mais si vous observez depuis un site reculé en altitude offrant un ciel très pur l’éclat d’un croissant lunaire en début ou en fin de nuit ne sera pas trop gênant, comme en témoigne l’image qui ouvre ce billet. Bien évidemment, même si l’on perçoit la trace de la Voie lactée sous un éclat lunaire raisonnable, son observation par une nuit bien noire est autrement spectaculaire. Surtout si vous passez au moins une vingtaine de minutes dans l’obscurité complète – pas de coup d’œil sur un écran, ni de lampe ou de phares en vue ! – pour permettre l’activation de votre vision nocturne qui est beaucoup plus sensible aux très faibles luminosités.

En avril à la fin du crépuscule, soit près de deux heures après le coucher du Soleil, la longue arche aplatie de la Voie lactée coiffe tout l’horizon occidental et traverse les constellations hivernales, de la Poupe au sud-sud-ouest à Céphée au nord, en passant par les Gémeaux, le Cocher, Persée et Cassiopée. Les grandes figures d’Orion et du Taureau surplombent encore l’ouest et l’éclat puissant de la planète Jupiter est bien reconnaissable entre les cornes du Taureau ; pour vous repérer, utilisez les cartes du ciel disponibles plus bas dans ce billet. Cette année, l’éclat lunaire sera absent du ciel du soir durant la seconde quinzaine d’avril, ce qui facilitera votre observation de tout ou partie de cette portion hivernale de la Voie lactée qui est moins riche et brillante que son pendant estival.

De l’autre côté de la nuit, une heure avant le début de l’aube, soit près de trois heures avant le lever du Soleil, c’est au-dessus de l’horizon est qu’il faudra regarder pour contempler la Voie lactée estivale ; on l’appelle ainsi parce que cette portion de la tranche galactique, la plus belle visible aux latitudes européennes, se dresse majestueusement au-dessus de l’horizon sud au début des nuits d’été. Au printemps, elle se lève en seconde partie de la nuit et forme progressivement une arche de plus en plus creuse avant l’aube. Au nord, la Voie lactée est encore maigrichonne au niveau de la constellation de Cassiopée qui fait la jonction avec la portion hivernale, mais son épaisseur et sa luminosité augmentent à l’approche du Cygne, de la Lyre et de l’Aigle, dont les étoiles principales – Deneb, Véga et Altaïr – délimitent le Triangle d’été (voir ce billet). La Voie lactée retombe ensuite vers le sud et gagne encore en épaisseur en traversant Ophiuchus, le Sagittaire et le Scorpion. L’arche de la Voie lactée estivale est magnifique dans un ciel débarrassé de l’éclat lunaire au début et à la fin du mois d’avril cette année.

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Chaque mois, je vous propose de découvrir mes images du ciel dans ma Lettre du Guide du Ciel.

Panorama de la Voie lactée sur un paysage printanier éclairé par la Lune.

Phases de la Lune en avril

La Lune est au premier quartier le 5 dans les Gémeaux, pleine le 13 dans la Vierge, au dernier quartier le 21 dans le Capricorne et nouvelle le 27 dans le Bélier.

Quelques rendez-vous à admirer dans le ciel d’avril

Le mardi 1er avril au soir, ne manquez pas l’occultation des Pléiades par le jeune croissant. La Lune circule depuis plusieurs mois à proximité des Pléiades lors de chaque lunaison et elle a même déjà occulté tout ou partie de ce superbe amas d’étoiles, mais la rencontre du mardi 1er avril est certainement la plus prometteuse. Elle se produit en effet en début de lunaison et le croissant n’est pas encore éblouissant, ce qui permet d’admirer l’amas à l’œil nu juste à côté de lui. Une superbe lumière cendrée devrait en outre éclairer la portion nocturne du globe lunaire, donnant un relief attrayant à cette scène nocturne. Une heure et demie après le coucher du Soleil, la Lune et les Pléiades sont visibles côte à côte à plus de vingt-cinq degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest ; je rappelle que cet amas est suffisamment brillant pour être visible en milieu urbain – au moins aux jumelles – en se tenant à l’écart des lumières artificielles les plus fortes. L’occultation commence peu après la fin du crépuscule et il faut plus de deux heures à la Lune pour traverser les Pléiades, si bien que, selon votre position géographique, ces astres se couchent pendant l’occultation. Utilisez des jumelles ou une lunette pour profiter au mieux de ce magnifique rendez-vous céleste.

La Lune et les Pléiades en avril 2025.

Le samedi 5 avril au soir, deux heures après le départ du Soleil, le gros quartier lunaire brille juste à côté du petit point orangé de la planète Mars. Ces astres sont à un peu plus d’un degré de séparation apparente et ils surplombent l’horizon sud-ouest d’une soixantaine de degrés. Notez la présence, pratiquement dans l’alignement de Mars et de la Lune, des étoiles Pollux et Castor des Gémeaux. Elles sont un petit peu moins brillantes que la planète, mais ce rapport d’éclat s’inversera dans quelques semaines.

La planète aux anneaux a basculé dans le ciel de l’aube depuis plus d’un mois, mais l’inclinaison de sa trajectoire a fortement ralenti son retour dans la liste des planètes visibles. Le vendredi 25 avril, une heure avant le lever du Soleil, profitez de la présence de l’éclatante Vénus et d’un fin croissant lunaire juste à côté d’elle pour tenter de la distinguer à l’œil nu ou aux jumelles. Ces astres sont installés à moins de cinq degrés de hauteur au-dessus de l’horizon est, il faut donc un ciel limpide et dégagé pour les repérer.

Du lundi 28 au mercredi 30 avril au crépuscule, un peu plus d’une heure après le coucher du Soleil, la Lune fait son retour et rend une dernière visite aux Pléiades avant de voguer vers Jupiter ; ce bel amas stellaire disparaîtra très bientôt du ciel du soir et nous le retrouverons à l’aube courant juin. Au printemps, la trajectoire lunaire est toujours très redressée par rapport à l’horizon crépusculaire et le croissant lunaire nous apparaît presque couché, comme s’il s’agissait d’une petite barque éclatante. Si vous suivez son coucher derrière le flanc d’une colline, vous pourrez admirer pendant un bref instant les « cornes de la Lune », les deux pointes de l’arc lunaire qui disparaissent en dernier. Le mardi 29 avril, le croissant est installé entre les Pléiades et Jupiter et vous pouvez donc observer un peu plus tard dans un ciel plus sombre, ce qui facilitera votre repérage des Pléiades. Le mercredi 30, enfin, le croissant et sa lumière cendrée sont splendides à cinq degrés sur la droite de Jupiter.

Le ciel en avril

Avril plaque Orion et le Grand Chien contre l’horizon ouest à la fin du crépuscule. Ce sont les derniers éclats de Rigel, Bételgeuse et Sirius, que nous retrouverons à l’aube au fil de l’été. La tête d’affiche est offerte au Lion ce mois-ci. Régulus, Denebola et leurs compagnes brillent à plus de cinquante degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud en début de nuit. Elles dominent un vaste désert pour les observateurs urbains, car les figures de l’Hydre femelle, de la Boussole ou de la Coupe qui emplissent cette portion du ciel ne possèdent pas d’étoiles assez éclatantes pour percer le voile nauséeux de la pollution lumineuse. Seul le petit quadrilatère du Corbeau pourra éventuellement attirer votre regard, mais ce n’est pas la figure la plus intéressante qui soit, même si elle abrite quelques nébuleuses et galaxies superbes à voir dans un grand télescope. La Vierge et le Bouvier, avec leurs brillantes étoiles Spica et Arcturus, sont de bien plus belles créations. Elles s’élèvent à l’est du ciel au début des nuits printanières et vous pouvez utiliser la courbure du manche de la Casserole (Grande Ourse) pour arriver à leur niveau. À propos de la Casserole, remarquez qu’elle se situe au plus haut de sa trajectoire nocturne, il est donc impossible de la manquer, ce qui peut arriver lorsqu’elle flirte avec l’horizon et que des arbres ou des bâtiments la cachent. À l’est-nord-est, Véga et Deneb annoncent l’arrivée du Triangle d’été. En fin de nuit, nous contemplons le ciel tel qu’il apparaît au début des belles nuits d’été avec le Scorpion et le Sagittaire au sud et la Voie lactée arquée vers le zénith.

Carte du ciel visible en avril 2025 vers la fin du crépuscule à la latitude de la France métropolitaine. Les cartes de ce billet peuvent être utilisées en Europe et dans le monde à l’intérieur d’une bande s’étendant de 38° à 52° de latitude nord. Si vous êtes à plus de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus haute dans votre ciel et, le soir, Régulus sera d’autant plus proche de l’horizon sud. Si vous êtes à moins de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus proche de l’horizon nord et Régulus sera plus éloignée de l’horizon sud. Cliquez sur la carte pour l’afficher en grand et l’imprimer pour votre usage personnel.

Cette carte montre le ciel visible en avril 2025 à l’orée de l’aube à la latitude de la France métropolitaine. Attention, les cartes du ciel ne sont pas à l’envers ! Elles représentent simplement les astres qui sont situés au-dessus de nos têtes. Si vous vous allongiez avec la tête vers le nord et les pieds vers le sud, l’est serait bien à votre gauche et l’ouest à votre droite. Utilisez ces cartes en les imprimant et en les faisant tourner de telle sorte que le nom de la direction dans laquelle vous observez soit écrit à l’endroit. Les constellations et les étoiles que vous retrouverez dans la portion du ciel qui vous fait face sont toutes celles dont le nom est lisible sans trop pencher la tête. Les noms des constellations et de leurs principales étoiles sont indiqués, ainsi que le tracé des constellations les plus importantes ; ce tracé est parfois incomplet lorsque la figure est en partie cachée sous l’horizon. Le ciel est très vaste et les constellations qui semblent petites sur les cartes sont, en fait, très grandes : votre main ouverte et bras tendu cache ainsi à peine l’ensemble du Chariot de la Grande Ourse.

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