La mort d’un homme, lors d’une manifestation à Lima, a été causée par un tir des forces de l’ordre, a reconnu, jeudi 16 octobre, la police péruvienne, au lendemain de heurts qui ont fait 113 blessés (84 policiers et 29 civils).
Des milliers de personnes, menées par le mouvement génération Z (Gen Z), ont défilé d’abord pacifiquement, mercredi soir, puis dans la violence pour exprimer un rejet général de la politique péruvienne et de la montée de la criminalité dans le pays andin. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont éclaté, causant la mort d’un manifestant, Eduardo Ruiz, 32 ans, atteint par des tirs.
Rapidement, la responsabilité de la police avait été pointée, et l’ONG Coordinadora Nacional de Derechos Humanos (CNDDHH) a affirmé que M. Ruiz « aurait été touché par un tir d’un policier en civil ». Jeudi matin, le parquet avait annoncé ouvrir une enquête pour « clarifier les circonstances » du décès, ordonnant « la collecte de preuves audiovisuelles et balistiques ». Et jeudi soir, le chef de la police, le général Oscar Arriola, a confirmé, lors d’une conférence de presse, qu’un sous-officier était bien à l’origine du tir mortel.
Au total, dix-sept personnes ont été arrêtées et vingt-deux agents sont hospitalisés, a déclaré le général de police Maximo Ramirez à la radio RPP.
Crise politique et sécuritaire sans précédent
Le Pérou traverse une crise sécuritaire sans précédent. Les habitants dénoncent de nombreux cas d’extorsions et d’assassinats de la part de bandes criminelles, visant des chauffeurs, des artistes et d’autres milieux. Cette situation a précipité la destitution de la présidente Dina Boluarte lors d’un processus parlementaire express le 10 octobre.
Le chef du Parlement, le conservateur José Jeri, 38 ans, a été nommé président jusqu’aux élections générales d’avril 2026. Il a réclamé, jeudi, aux parlementaires de lui octroyer des « pouvoirs législatifs » afin de faire approuver des mesures d’urgence sans leur aval.
« Je demande des pouvoirs législatifs pour légiférer principalement sur des questions de sécurité citoyenne (…) qui est le principal problème », a déclaré M. Jeri à la presse. « Parmi celles-ci figure la question des prisons », depuis lesquelles les menaces d’extorsion sont généralement coordonnées, a-t-il ajouté, sans plus de détails.