Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, octobre 24
Bulletin

Pour l’instant, Manfred Weber, le président du Parti populaire européen (PPE), qui rassemble les chrétiens-démocrates du Vieux-Continent, s’est contenté d’envoyer des signaux sur des sujets sans conséquence en matière législative pour l’Union européenne (UE). Mais ils ne sont pas passés inaperçus auprès de ceux qui, au sein des institutions communautaires, redoutent de voir la droite et l’extrême droite s’allier pour imposer leur agenda au Parlement de Strasbourg.

Les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux de Renew s’inquiètent tout particulièrement des intentions du PPE, avec lequel ils forment pourtant une majorité au Parlement européen pour soutenir l’action de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. A plusieurs reprises, ces derniers temps, il leur a, en effet, fait faux bond pour voter avec les droites radicales, faisant le choix d’une majorité alternative.

Mercredi 23 octobre, à Strasbourg, cette alliance a permis l’adoption d’un amendement à une résolution sur le budget européen (sans valeur législative) qui demandait à l’UE de financer la construction de murs à ses frontières extérieures, afin de les protéger de l’immigration. « Il s’agit d’une rupture claire avec le cordon sanitaire », insiste l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Un nouveau Parlement européen plus à droite, avec une majorité plus fragile, s’installe

Ce fut aussi le cas le 10 octobre, quand les instances dirigeantes du Parlement européen ont arrêté l’ordre dans lequel seront auditionnés les commissaires dont Ursula von der Leyen souhaite s’entourer pour son second mandat, à compter du 1er décembre.

En prévoyant que l’Italien Raffaele Fitto serait le premier des six vice-présidents exécutifs de l’institution pressentis à se présenter devant les eurodéputés, ce calendrier met le centre et la gauche du Parlement sous pression. Le message est clair : si le candidat de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, et de son parti post-fasciste, Fratelli d’Italia, n’est pas élu, ses homologues socialistes et libéraux, dont l’Espagnole Teresa Ribeira et le Français Stéphane Séjourné, peuvent se faire du souci.

« Le PPE fait son marché »

Dans les semaines précédentes, la droite et l’extrême droite ont imposé à plusieurs reprises leurs vues sur des questions d’organisation de la vie parlementaire. Le 19 septembre, elles ont déposé ensemble – et adopté, sans le soutien des sociaux-démocrates et de Renew – une résolution sur le Venezuela.

« Le PPE fait son marché en votant le lundi avec nous, le mercredi avec [Jordan] Bardella [président du groupe Patriotes pour l’Europe et du Rassemblement national, RN]», s’offusque l’eurodéputé macroniste Pascal Canfin. « [Le groupe] s’amuse à démontrer qu’il a deux majorités possibles. Ce faisant, il envoie le message : “Nous voilà revenus au temps béni du PPE tout puissant” », abonde sa collègue (Horizons, groupe Renew) Nathalie Loiseau.

Il vous reste 67.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.