Alors que les opérations se poursuivent pour sortir des dizaines de corps encore ensevelis, au moins 393 personnes sont mortes depuis jeudi dans des pluies de mousson torrentielles au Pakistan, ont annoncé mardi 19 août les autorités.
Parmi ces morts, précise l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA), 356 ont été enregistrés dans la seule province montagneuse du Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest frontalier de l’Afghanistan. Au total, ajoute la NDMA, 706 Pakistanais sont morts depuis le 26 juin, date du début de la mousson, censée durer jusqu’à la mi-septembre. Islamabad recense également un millier de blessés sur la même période.
Secouristes et voisins s’activaient mardi à extraire les dizaines de corps toujours prisonniers des décombres au Pakistan. A la télévision nationale, le général Inam Haider, président de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes, a prévenu : « L’épisode de pluies torrentielles va continuer jusqu’à samedi. » « Et un autre est attendu à la fin du mois », a-t-il ajouté.
Des inondations dans les grandes villes redoutées
Mardi, la pluie a gagné d’autres provinces. Jusqu’ici plus de 350 des près de 400 morts ont été recensés au Khyber Pakhtunkhwa, et la quasi-totalité des autres dans le reste du nord du pays. Mais désormais le Baloutchistan et le Sind, dans le Sud côtier, sont aussi touchés. Le météorologiste en chef du Sind, Ameer Haider Laghari, redoute « des inondations dans les grandes villes » dont Karachi, la capitale économique du pays, « car les infrastructures sont en mauvais état ».
Au Baloutchistan voisin, déjà « 40 à 50 maisons ont été endommagées et la principale autoroute vers le Sind a été fermée aux poids lourds » alors que 15 districts subissent des pluies d’intensité variée, rapporte de son côté le coordinateur de l’agence locale de gestion des catastrophes, Mohammed Younis.
Et si les pluies se poursuivent, préviennent les autorités, la chaleur − typique de la mousson d’été − reste forte, faisant redouter la propagation de bactéries et d’épidémies, alors que l’eau stagnante est chaque année synonyme de vague de dengue au Pakistan.
Les grandes inondations de 2010 puis de 2022 n’ont fait que renforcer l’inquiétude des 255 millions de Pakistanais qui voient les phénomènes climatiques extrêmes se multiplier. Le pays, l’un des plus vulnérables aux effets du changement climatique au monde, voit ainsi se succéder au fil des saisons inondations massives et meurtrières, explosions de lacs glaciaires et sécheresses inédites.