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On n’en finit pas ces temps-ci, et c’est heureux, de mettre en lumière des artistes que l’histoire de l’art avait méconnus, par exemple parce qu’il s’agissait de femmes, ou pis encore, de « femmes de ». Ainsi, dans un passé encore récent, lorsqu’on évoquait l’artiste allemande Gabriele Münter (1877-1962), c’était moins pour son travail – largement ignoré – ou pour son engagement – elle fut cofondatrice en 1911 à Munich du mouvement Der Blaue Reiter (le Cavalier bleu) – que parce qu’elle fut, durant cette période, l’élève puis la compagne d’un autre des cofondateurs, théoricien redoutable et peintre de talent, considéré comme un des précurseurs, sinon l’inventeur, de l’art abstrait, Vassily Kandinsky (1866-1944).

Lire la critique d’une exposition sur « Der Blaue Reiter » (en 2016) : Article réservé à nos abonnés La parade du Cavalier bleu

Le Musée d’art moderne de Paris présente sa première rétrospective en France : c’est une sacrée surprise. D’abord parce que, après l’entrée, avec l’accueil presque obligé par le portrait qu’a fait d’elle Kandinsky en 1905, elle commence par ce à quoi on ne s’attendait pas, non des peintures, mais des photographies. Elle les a réalisées lors de ses voyages, aux Etats-Unis (1898-1900) où elle avait de la famille, puis en 1905 avec Kandinsky, en Tunisie. Le musée montre une sélection des centaines de prises de vues en noir et blanc où l’apprentie photographe – elle a acquis son premier appareil, un Kodak Bull’s Eye, en arrivant à Abilene (Texas) en 1898 et a appris sur le tas – se révèle être une surdouée du cadrage et de la composition. Ce talent tout neuf aura une importance fondamentale dans son travail, irriguera toute son œuvre.

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