Non seulement Ibtissame Lachgar sera poursuivie par la justice marocaine pour « atteinte à la religion islamique », mais elle attendra son procès derrière les barreaux. Déférée devant le procureur du tribunal de première instance de Rabat, mardi 12 août, la militante féministe de 50 ans, gardée à vue pendant 48 heures, a été placée en détention provisoire dans la prison proche d’Arjate, où elle a passé sa première nuit en cellule. Le parquet avait requis son arrestation dimanche, après la publication sur le réseau social X le 31 juillet, d’une image d’elle revêtue d’un tee-shirt portant l’inscription « Allah is lesbian » (« Allah est lesbienne »).
Reçue comme « un choc » par la famille de l’activiste, la décision du ministère public ouvre une nouvelle séquence dans une affaire très commentée au Maroc et à l’étranger : elle pourrait valoir à Ibtissame Lachgar jusqu’à cinq ans de prison, selon la lecture que fera le juge de l’article 267-5 du code pénal, qui punit quiconque offense l’islam.
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