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Impossible d’entrer. Lundi 12 mai, les salariés de l’entreprise de télémarketing Paul & José sont tombés des nues en arrivant devant la porte condamnée de leurs bureaux, dans un immeuble du très fréquenté boulevard d’Anfa, au centre-ville de Casablanca. Leur surprise a été d’autant plus grande que la direction venait d’accorder aux employés le pont du 8 mai. Dans une note de service, elle les encourageait même à « profiter de ce long week-end de repos ».

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« En réalité, c’était un prétexte pour vider les locaux à notre insu », se désole Samia Rais, 44 ans, salariée de Paul & José depuis 2018. Avertie qu’un déménagement était en cours, l’agente commerciale raconte s’être précipitée sur place le 8 mai. A son arrivée, tout ou presque avait disparu, jusqu’aux affaires personnelles des quelque 60 employés de l’entreprise. Ne restaient que des tables vides, des cartons et des écrans d’ordinateurs, sans leurs unités centrales. Le directeur général et la directrice des ressources humaines étaient aux abonnés absents.

Comme d’autres collègues, Samia Rais dénonce une « fermeture sauvage » aux conséquences tant financières que psychologiques. Salariés depuis respectivement treize et douze ans, Cheikh Diao, 37 ans, et sa femme, Awa, 36 ans, sont désormais sans revenus. Embauchée en 2015, Siham Lamrani, 44 ans, doit à présent compter sur le seul salaire de son mari pour payer la scolarité de ses trois enfants. Quant à Imane El Imani, 35 ans, enceinte de huit mois à la fermeture de Paul & José, elle a récemment accouché sans bénéficier d’un congé maternité, malgré dix ans d’ancienneté.

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