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Enlevé début février, un proche d’un célèbre imam critique de la junte au pouvoir au Mali a été libéré mardi 11 mars, a-t-on appris auprès de lui, d’un de ses proches et de son organisation. Daouda Magassa est un proche de l’influent imam Mahmoud Dicko, figure tutélaire d’un mouvement de contestation qui a précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d’Etat militaire en 2020. Il avait été enlevé le 5 février par des « hommes armés non identifiés », selon ses proches.

« Je suis libre. Pour le moment, je ne souhaite pas en dire plus », a déclaré Daouda Magassa à l’Agence France-Presse (AFP) après sa libération. « Je confirme la libération de Magassa. Il était détenu par les services de renseignement du Mali. Il fait les frais de ses relations avec l’imam Dicko. Dans la semaine, il pourrait être présenté à la presse », a dit à l’AFP un homme politique proche de l’imam Dicko, sous le couvert de l’anonymat.

« Nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale de la libération de notre camarade », a indiqué dans un communiqué la Commission de soutien de l’imam Dicko, dont Daouda Magassa est membre. « En attendant d’avoir plus de précisions sur les causes et l’état de sa détention, nous tenons à rassurer l’ensemble des Maliens qu’il ne souffre d’aucun traumatisme », ajoute le communiqué.

Dans nos archives (2020) | Article réservé à nos abonnés L’imam Mahmoud Dicko, faiseur et tombeur de rois au Mali

Son enlèvement est survenu dans un contexte marqué par l’annonce du retour au Mali, le 14 février, de l’imam Dicko, installé en Algérie depuis décembre 2023. Celui-ci avait finalement été reporté sous la menace de la junte dirigée par le général Assimi Goïta après un double coup d’Etat en 2020 et 2021.

La junte avait décrété en 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils à l’issue d’une période dite « de transition » s’achevant le 26 mars 2024, après une élection présidentielle prévue en février de la même année. Les militaires ont depuis annoncé le report du scrutin à une date toujours inconnue.

Depuis leur arrivée au pouvoir, les militaires s’emploient à réduire au silence toutes les voix critiques par des mesures coercitives, des mises en cause judiciaires, des dissolutions d’organisations, des restrictions à la liberté de la presse… Mi-février, Human Rights Watch (HRW) avait appelé l’Union africaine (UA) à prendre des « mesures urgentes » pour mettre fin à la répression, selon elle, de la junte contre l’opposition politique.

Le Monde avec AFP

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