Zoumana, un pseudonyme, se définit comme un « patriote », dont la défense de la patrie consiste à encenser la junte au pouvoir au Mali et traquer les publications qui lui sont critiques. « Je suis payé pour repérer les commentaires et alimenter le sentiment projunte, explique le jeune homme d’une trentaine d’années, qui dit opérer avec une dizaine d’autres depuis une ferme à trolls du quartier d’ACI 2000, à Bamako. Je ne saurais vous dire par qui, mais je reçois de nombreux cadeaux et beaucoup d’autres privilèges. »
Au Mali, depuis le coup d’Etat d’août 2020, perpétré par le colonel Assimi Goïta, devenu général, puis l’arrivée des paramilitaires russes du groupe Wagner en décembre 2021, des groupes de trolls, opérant sous des profils anonymes ou de faux comptes, inondent les plateformes comme Facebook, X et TikTok.
Les techniques sont agressives : commentaires hostiles, insultes et attaques personnelles contre tous ceux qui remettent en cause la gouvernance de la junte. Ce phénomène, autrefois marginal, a pris une ampleur inédite depuis l’entrée en scène de la Russie et la rupture avec l’Occident, France en tête.
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