Les nouveaux afflux de réfugiés dans le centre du Mali, en provenance du Burkina Faso voisin, provoquent une situation d’« urgence humanitaire » dans la région, a alerté le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dans un communiqué transmis, mardi 2 septembre, à l’Agence France-Presse (AFP), évoquant des « répercussions graves » sur leurs conditions de vie.
Le HCR fait état d’un « afflux massif » de réfugiés burkinabés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le 5 août dans la région de Bandiagara, dans le centre du pays, en provenance de plusieurs villages frontaliers avec le Mali. Entre le 7 et le 15 août, le nombre de personnes enregistrées par la Commission nationale chargée des réfugiés est passé de 1 733 à 12 000 environ, soit plus de 1 500 par jour, rapporte le HCR.
Le 31 août, environ 1 509 personnes en provenance de plusieurs villages du Burkina ont également été préenregistrées en moins de vingt-quatre heures, tandis que d’autres groupes arrivés le 1er septembre étaient encore en attente d’être enregistrés, selon le programme des Nations unies. Ces arrivées s’ajoutent aux 83 417 réfugiés déjà sur place, ce qui porte à 100 400 les habitants de Bandiagara. « Ce nouvel afflux, qui pourrait se poursuivre, met à rude épreuve les capacités (…) de la localité », selon le HCR.
Crise budgétaire
L’organisation relève également une insuffisance des ressources disponibles pour leur venir en aide, malgré la solidarité des autorités locales et des communautés hôtes. Ces afflux surviennent dans un contexte de crise budgétaire sans précédent, d’après le HCR, qui touche la quasi-totalité des organisations humanitaires, et réduit ainsi leurs capacités opérationnelles.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, dirigés par des militaires, sont également confrontés aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaida et l’Etat islamique. Les trois pays ont créé l’Alliance des Etats du Sahel au sein de laquelle ils coopèrent militairement.
Cette situation humanitaire « a des répercussions graves sur les conditions de vie des personnes déplacées de force, en particulier les réfugiés installés dans le centre [du pays] », souligne le HCR. « Sans un appui urgent des partenaires techniques et financiers, des milliers de vies, majoritairement des femmes, des enfants, risquent de sombrer dans une détresse encore plus profonde », a prévenu l’organisation.