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Le 15 août, à l’occasion de l’Achoura, jour de deuil pour les chiites marquant l’anniversaire de la mort de l’imam Hussein, le cheikh Naïm Qassem, chef du Hezbollah, assimilait le combat du parti chiite libanais contre son désarmement à la bataille de Kerbala. En 680, Hussein, le petit-fils du prophète Mahomet, et ses hommes furent tués par l’armée du calife omeyyade Yazid, consommant le schisme au sein de l’islam, entre chiisme et sunnisme.

« La résistance ne rendra jamais les armes tant que l’agression se poursuit. Nous mènerons une bataille à Karbala si nécessaire et sommes convaincus de notre victoire. Soit le Liban résiste et nous restons unis, soit des événements échappant à tout contrôle surviendront, et vous seul en porterez la responsabilité », promettait le cheikh Naïm. Une semaine plus tôt, le 7 août, le gouvernement libanais avait adopté une feuille de route présentée par l’émissaire spécial américain, Tom Barrack, qui prévoit de désarmer le Hezbollah. Un désarmement réclamé sous la pression d’Israël, qui lui a assené une cinglante défaite à l’automne 2024. L’armée libanaise a été chargée de présenter un plan.

L’invocation de la bataille de Kerbala par le cheikh Naïm a suscité une levée de boucliers au Liban. Le premier ministre, Nawaf Salam, a condamné une « menace implicite de guerre civile », rejoint par le chef du parti chrétien des Forces libanaises, Samir Geagea, et le député sunnite de Tripoli, Achraf Rifi. Ces derniers entendent profiter de l’affaiblissement du parti chiite pour le forcer à désarmer, comme les autres milices libanaises à la fin de la guerre civile (1975-1990), et mettre fin à sa quasi-hégémonie sur la scène politique.

Le discours sacrificiel du chef du Hezbollah trouve un écho chez ses sympathisants. L’idée d’une menace existentielle pesant sur la communauté chiite dépasse le cercle des fidèles. Nombreux sont les chiites libanais qui redoutent une marginalisation au Liban, voire une guerre d’anéantissement par Israël après le soutien apporté par le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, à l’idée d’un « Grand Israël », dont les frontières recouvreraient celles du royaume de David jusqu’au Sinaï, en Jordanie et au Liban sud.

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