Il y a quelques semaines, Donald Trump raillait le Lesotho, « un pays dont personne n’a jamais entendu parler ». Mercredi 2 avril, pourtant, il en a fait la première victime de sa nouvelle guerre commerciale en lui imposant des droits de douane de 50 %, plus que n’importe quelle autre nation figurant sur le tableau brandi ce jour-là par le président américain. Un tsunami qui risque de balayer l’industrie textile de ce petit royaume montagneux enclavé au cœur de l’Afrique du Sud, où plus de la moitié de la population vit avec moins de 3,65 dollars par jour.
Professeur d’économie à l’Université nationale du Lesotho, Ratjomose Machema craint un impact « dévastateur » sur l’économie du pays. En plus d’assister à une chute « significative » des revenus issus de l’exportation, le pays pourrait perdre jusqu’à 60 % de ses entreprises textiles, estime l’économiste.
« Nous sommes tous sous le choc », résume Solong Senohe, le secrétaire général du syndicat United Textile Employees (Unite). Pilier de l’économie, le textile est le premier employeur du Lesotho après la fonction publique. Sur les 36 000 personnes qui travaillent dans ce secteur, de 12 000 à 15 000 sont employées au sein d’usines chinoises, taïwanaises ou bangladaises qui produisent des vêtements pour de grandes marques américaines comme Levi’s, Calvin Klein et Walmart.
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