S’il est un élu qui ne peut se permettre de perdre les élections municipales de mars 2026, c’est bien Edouard Philippe. Le maire (Horizons) du Havre (Seine-Maritime) l’a annoncé en septembre 2024 : il est candidat à sa réélection et il l’est aussi à la présidentielle de 2027. Difficile d’imaginer qu’il puisse trébucher au premier obstacle sans compromettre le franchissement du second.
Pour l’ancien premier ministre (2017-2020) d’Emmanuel Macron, maire du Havre depuis 2010, la situation apparaît aléatoire : il est un élu de droite dans une ville qui fut longtemps gérée par les communistes, qui vote de plus en plus à gauche à l’élection présidentielle et fortement pour l’extrême droite aux européennes. Quant aux municipales, Edouard Philippe a été élu dès le premier tour en 2014 (avec 52,04 % des voix). Il ne l’a été qu’au second en 2020 (58,83 %), en ayant perdu 1 500 voix en six ans.
Un élément pourrait, en outre, peser dans la campagne : le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire en décembre 2023 des chefs de « prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et harcèlement moral » qui vise Edouard Philippe, son adjointe et conseillère communautaire de la métropole, Stéphanie de Bazelaire, ainsi que la directrice générale des services de la communauté urbaine, Claire-Sophie Tasias. En cause : un soupçon de contournement des règles des marchés publics. « Nous avons respecté les règles », avait réagi Edouard Philippe auprès de BFM-TV, en 2024, après une perquisition.
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