Meilleures Actions
Histoires Web mardi, novembre 19
Bulletin

Une « plaie qui fait honte à l’humanité ». C’est en ces termes que le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a appelé à éradiquer la faim dans le monde, lundi 18 novembre, à l’ouverture du sommet du G20 qu’il préside à Rio de Janeiro. Principale initiative diplomatique de ce sommet, défendue avec entrain par le chef de l’Etat brésilien, l’« alliance globale contre la faim et la pauvreté » a été lancée à l’unanimité des pays membres du G20.

Son ambition déborde du cadre des vingt premières puissances économiques mondiales : quatre-vingt-deux pays ont rejoint l’alliance, une vingtaine d’organisations internationales – dont l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), qui hébergera le secrétariat de cette initiative à Rome, et le Programme alimentaire mondial (PAM) –, plusieurs institutions financières, fondations et ONG.

Les efforts conduits par le Brésil pour placer la lutte contre la faim en haut de l’agenda diplomatique ont été largement salués et reconnus. Cela fait des années que l’insécurité alimentaire mondiale ne recule plus et se maintient à un niveau très élevé, alors que son éradication figure aux tout premiers rangs des objectifs de développement durable adoptés au niveau international pour 2030. En 2023, plus de 9 % de la population mondiale souffrait de la faim, selon les dernières données sur l’insécurité alimentaire des Nations unies. Au total, 733,4 millions de personnes sont chroniquement sous-alimentées dans le monde, soit 36 % de plus qu’il y a dix ans.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La faim dans le monde se maintient à un niveau élevé, « un aveu d’échec terrible »

Causes structurelles

S’attaquer aux causes structurelles de la faim dans le monde, comme les inégalités sociales et de genre, ou aux conséquences du réchauffement climatique, apparaît donc crucial, à l’heure où nombre d’Etats se désintéressent des enjeux de développement de long terme et que plusieurs pays, notamment européens, coupent dans leurs budgets d’aide. La France en particulier risque de fortement se désengager, avec une chute d’un tiers des crédits alloués à l’aide au développement, selon son projet de budget de 2025, la plus touchée de toutes les lignes budgétaires.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En France, la chute des aides au développement consterne les ONG et complique encore la diplomatie présidentielle

La lutte contre la faim a fait l’objet de plusieurs initiatives internationales ces dernières années, dont peu ont été réellement suivies d’effets. La France et l’Allemagne notamment ont chacune défendu des projets de mécanismes après le déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022, qui ont fini par être abandonnés. Mais le Brésil espère donner un large élan à son alliance contre la faim et l’inscrire sur la durée, au moins jusqu’en 2030, fort d’une expérience nationale souvent citée en exemple.

Il vous reste 60.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.