Au Festival de Cannes, avec « Lumière pâle sur les collines », Kazuo Ishiguro se replonge dans son œuvre de jeunesse

SÉLECTION OFFICIELLE – UN CERTAIN REGARD

Dans les vestiges du temps de la vie de Kazuo Ishiguro, le Festival de Cannes occupe une place à part. A 40 ans, en 1994, l’écrivain britannique d’origine japonaise était le plus jeune membre du jury présidé par Clint Eastwood. « Cela ne me paraît pas si loin, je m’en souviens encore très bien. Les membres de sécurité n’arrêtaient pas de me contrôler. Ils pensaient que j’étais juste un fan », s’amuse-t-il, le vendredi 16 mai, dans l’un des bars-restaurants qui longent la plage durant la durée des festivités. Kazuo Ishiguro n’avait pas encore publié son livre le plus célèbre, Never Let Me Go (2005, Auprès de moi toujours, Editions des Deux Terres, 2006), ni remporté le prix Nobel de littérature en 2017.

L’auteur et le reste du jury peuvent aujourd’hui s’enorgueillir d’avoir remis la Palme d’or à Pulp Fiction, de Quentin Tarantino. Un choix moins évident qu’il n’y paraît à l’époque. « Nous étions tous très fiers. Certains pouvaient penser qu’un cinéaste qui n’a tourné que Reservoir Dogs [1992] n’avait pas sa place à Cannes. Il y a eu des huées au moment de l’annonce du palmarès. Je rencontre aujourd’hui certains critiques qui considèrent Pulp Fiction comme un chef-d’œuvre, mais ce n’est pas ce qu’ils avaient écrit alors. »

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