Au Festival d’Avignon, Amrita Hepi et Némo Flouret, deux jeunes chorégraphes portés par l’urgence

Première fois à Avignon pour deux jeunes chorégraphes. L’Australienne Amrita Hepi (née en 1989) présente, autour de la notion de commencement, son solo Rinse, créé en 2020, socle de son parcours qui compte déjà une dizaine de pièces et d’installations. Le Français Némo Flouret (né en 1995), davantage repéré, notamment pour sa collaboration avec Anne Teresa De Keersmaeker dans Forêt (2022), au Musée du Louvre à Paris, déploie une forme ambitieuse, avec onze interprètes, intitulée Derniers feux.

Dans le Gymnase du lycée Mistral, toute une histoire de la danse bouillonne dans le corps vibratile d’Amrita Hepi. Et ça bouillonne tellement qu’il a bien fallu retirer la soupape de la Cocotte-Minute pour évacuer la pression. Cette entreprise d’autonettoyage, entre reconnaissance de ce qui constitue une personne et nécessité de mise au point pour mieux s’inventer, donne la saveur de ce solo, coécrit avec Mish Grigor, qui porte bien son nom : Rinse (« rincer »).

L’urgence fouette également Derniers feux, de Némo Flouret, par ailleurs interprète dans son spectacle. Sur la scène de la Cour du lycée Saint-Joseph, un échafaudage se dresse. Un solo de trompette barrissant introduit la pièce tandis qu’une escouade de danseurs se jette bientôt dans un invraisemblable chambardement qui va transformer le plateau, à grand renfort de longues perches en bois et de cartons, en chantier théâtral.

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