Un an après leur création, quel est le bilan des groupes de besoin au collège ? La mesure, annoncée par Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, fin 2023, dans la foulée des résultats préoccupants de la France dans le classement PISA, devait répartir les élèves de 6e et de 5e dans des groupes adaptés à leur niveau sur tout l’horaire hebdomadaire de mathématiques et de français.
Dans un rapport commandé par l’ancienne ministre Nicole Belloubet, diffusé le 17 juin, l’inspection générale de l’éducation nationale, qui a visité 39 collèges de profils divers, constate que ce dispositif n’a pas permis de faire progresser les élèves les plus fragiles : « Le risque est majeur de voir les écarts de compétences se creuser entre les élèves et ainsi fragiliser fortement le retour en classe entière en début de 4e », alertent les inspecteurs, qui prédisent une « dérive programmée des continents ». Dans la foulée de cette diffusion, l’éducation nationale a promis des ajustements dans les collèges dès la rentrée 2025.
Sur quelque 39 établissements visités et 339 professeurs de lettres et de mathématiques interrogés, les inspecteurs ont d’abord constaté de très fortes disparités dans la mise en place des groupes. Parmi les collèges du panel, certains ont divisé les effectifs en trois en fonction des notes des élèves – peu d’équipes ont rapporté avoir réellement utilisé les évaluations de début d’année, ce qui était pourtant préconisé –, d’autres ont créé des petits groupes hétérogènes, d’autres enfin n’ont mis que les élèves les plus en difficulté en effectifs réduits.
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