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Histoires Web vendredi, février 7
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Il y avait foule, jeudi 6 février, au Collège de France, à Paris, pour assister à la leçon inaugurale de l’auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad. Longue file de gens frigorifiés au-dehors, qui patientaient en espérant entrer, salle pleine au-dedans, avec, aux premières loges, trois anciennes ministres de la culture. Rima Abdul Malak, Roselyne Bachelot et Aurélie Filippetti avaient fait le déplacement. Pas Rachida Dati. L’actuelle locataire de la Rue de Valois a raté un discours dont le contenu et la conclusion ont laissé l’assemblée bouche bée.

Lire l’entretien avec Wajdi Mouawad (en 2024) : Article réservé à nos abonnés « L’exil m’a apporté le désir et la curiosité d’aller vers l’autre »

Pour sa première conférence, l’artiste n’a ménagé ni sa pensée, ni son humour, ni sa peine. Sollicité par l’historien Patrick Boucheron pour intervenir dans la vénérable institution (où il donnera huit cours et séminaires), le directeur de La Colline s’est livré à une prestation théâtrale radicale et impérieuse, allant jusqu’à se maculer le visage de son sang dans un final digne des performances de l’Espagnole Angelica Liddell.

Veste tombée, en chemise blanche, manches retroussées, il a tendu ses veines à la seringue d’une infirmière. « En attendant que le sang soit ici versé, car il le sera à n’en point douter », avait-il prévenu le public d’entrée de jeu. Wajdi Mouawad ne vient pas faire le beau dans le saint des saints de l’intelligence à la française. Il vient y parler d’écriture. Or, aujourd’hui, pas de doute selon lui, l’encre, c’est le sang.

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