Six kilomètres de route totalement bloquée : la décision est inédite, le dispositif sécuritaire aussi. A partir de ce début de juillet 2024, l’accès à la route provinciale numéro 1 (RP1), qui relie Nouméa au Mont-Dore, la troisième commune du territoire, est interdit par deux « verrous » tenus par les gendarmes. Cela fait bientôt un mois et demi que la Nouvelle-Calédonie vit au rythme d’une situation insurrectionnelle, après l’annonce d’un projet de « dégel du corps électoral », qui pourrait se révéler très défavorable aux partisans de l’indépendance du Caillou. Comme souvent, la RP1, qui traverse les terres de la tribu de Saint-Louis, un fief indépendantiste, est considérée comme un axe à haut risque, avec ses caillassages et ses car-jackings (vols de véhicule à main armée), ses tirs de carabines de gros calibre contre les forces de l’ordre.
A Thabor, au nord de la route, des véhicules ont été disposés en travers de la RP1. Derrière eux, deux Centaure, des blindés de dernière génération bardés d’électronique, dissuadent ceux qui voudraient forcer le passage. Un poste de commandement a été installé sous une tente, où des gendarmes mobiles se tiennent prêts à intervenir. Sur des écrans de contrôle, les images transmises par les drones qui survolent l’axe.
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