L’ouverture du Centre Pompidou fut marquée par trois expositions : « Paris-New York », en 1977, « Paris-Berlin », en 1978, « Paris-Moscou », en 1979. Leurs buts étaient clairs : écrire l’histoire de l’art du XXe siècle dans une perspective mondiale et rattraper le retard pris par le Musée national d’art moderne en matière d’histoire des avant-gardes. D’autres auraient pu suivre, sur le même principe, toujours sur l’idée des circulations et des conversations. Ce ne fut pas le cas. En 1981, ce fut « Paris-Paris », qui se concentrait, comme le titre l’indique, sur la scène française. Mais « Paris-Dakar » ou « Paris-Lagos », il ne semble pas qu’on y ait pensé à l’époque.
Aujourd’hui, près d’un demi-siècle plus tard, vient « Paris noir », dont le titre fait délibérément écho à ce trio initial, ce que ne manque pas de rappeler l’équipe de commissaires, dirigée par Alicia Knock. « Paris noir » veut, à son tour, écrire l’histoire, de façon aussi claire que possible et en s’efforçant d’atteindre une exhaustivité d’autant plus désirable qu’il s’agit de rendre justice à des artistes pour la plupart méconnus. Avec près de quatre cents œuvres et documents, répartis par sections thématiques, plus que selon la chronologie, elle couvre la seconde moitié du XXe siècle avec, pour sous-titre explicatif « Circulations artistiques et luttes anticoloniales, 1950-2000 ».
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