La photo a fait le tour des réseaux sociaux. On y voit deux adolescents, le visage enturbanné, poser tranquillement, mitrailleuses en main et munitions pendantes autour du cou, sur le rond-point de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), à Djibo, l’une des principales villes du nord du Burkina Faso. Un pied de nez au capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige le pays depuis octobre 2022 et forme, avec ses camarades putschistes du Mali et du Niger, cette nouvelle organisation régionale ayant proclamé la guerre contre les groupes djihadistes comme leur priorité.
Le cliché a été pris le 11 mai, jour de la prise de Djibo par les combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaida. La conquête est d’autant plus symbolique que la ville a longtemps été le fief de leurs chefs successifs, les frères Dicko, importateurs du djihad au Burkina Faso il y a dix ans et qui n’ont depuis cessé de gagner en influence. « Ils ont toujours juré de faire tomber Djibo. Pour eux, c’est une ville tenue par des mécréants », indique un responsable humanitaire local sous le couvert de l’anonymat.
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