L’heure de vérité a sonné pour le Brésil. Mardi 2 septembre s’ouvre une journée appelée à entrer dans les livres d’histoire : la phase finale du procès de Jair Bolsonaro, jugé par le Tribunal suprême fédéral (TSF), la plus haute instance judiciaire du pays. L’ancien président d’extrême droite (2019-2023) est accusé d’avoir, à la fin de 2022, fomenté un coup d’Etat pour annuler les élections et se maintenir au pouvoir, précipitant son pays au bord de l’abîme. Un tournant décisif dans le long processus de redémocratisation du géant latino-américain.
Jamais dans l’histoire politique tourmentée du Brésil un ancien chef d’Etat n’avait été mis en accusation pour des faits d’une telle gravité. Inculpé pour cinq crimes distincts, dont « tentative de coup d’Etat » et « appartenance à une organisation criminelle armée », il risque jusqu’à quarante-trois ans d’emprisonnement. De quoi solder définitivement la carrière politique et l’avenir personnel de ce dirigeant sulfureux, âgé de 70 ans.
Mardi, Jair Bolsonaro ne sera pas seul. Le STF statuera également sur le sort de sept coaccusés, présentés comme le « noyau crucial » de ce putsch avorté, qui aurait dû aboutir à l’instauration d’un état de siège et à l’emprisonnement, voire à l’assassinat, de magistrats et de son successeur de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva. Vingt-neuf suspects supplémentaires, répartis en quatre « noyaux » liés à différents volets de l’opération (« désinformation », « actions tactiques »…), seront jugés ultérieurement par la Cour suprême.
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