Lors de son discours d’investiture en janvier 2023, le président Luiz Inacio Lula da Silva a promis de faire du Brésil un « leader dans la lutte contre la crise climatique ». « Notre objectif est d’atteindre zéro déforestation en Amazonie [d’ici à 2030] et zéro émission de gaz à effet de serre dans notre matrice électrique [d’ici 2050] », avait-il déclaré devant le Congrès à Brasilia.
Depuis cette annonce, le chef d’Etat de centre gauche multiplie les mesures pour tenir ses engagements. Il a, par exemple, renforcé les contrôles contre le déboisement illégal, mis en place une politique nationale de transition énergétique, avec un potentiel d’investissements de 2 000 milliards de reais (330 milliards d’euros), et ratifié une loi créant un marché du carbone obligatoire. Mais ces efforts, souvent salués à l’international après quatre années de politiques environnementales dévastatrices sous l’ex-président d’extrême droite, Jair Bolsonaro (2019-2023), se heurtent à de nombreux défis économiques.
Maria Cristina Yuan, directrice des affaires institutionnelles de l’Institut de l’acier, qui représente les entreprises sidérurgiques du pays, s’inquiète des conséquences du marché du carbone sur la compétitivité du secteur. Celui-ci autorise les entreprises à émettre un quota de 25 000 tonnes de CO₂ par an. Malgré les efforts pour trouver des solutions plus écologiques, la production d’acier, qui repose sur la fonte de minerais de fer et de coke dans des hauts-fourneaux, émet encore au-delà de ce seuil. Inévitablement, « nous allons devoir acheter des crédits sur le marché du carbone » auprès des entreprises moins émettrices, explique Mme Yuan.
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