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Histoires Web samedi, mai 10
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Le samedi 17 mars 1973, vers midi, Adriano Diogo, un étudiant de 23 ans engagé contre la dictature militaire (1964-1985) au Brésil, rentre chez lui, dans le quartier de la Mooca, à l’est de Sao Paulo. Il remarque alors une camionnette jaune avec le logo du journal Folha de S. Paulo, stationnée devant son immeuble. Peu après avoir franchi le seuil de sa porte, des militaires font irruption dans son domicile et l’emmènent de force dans une unité militaire où il subit quatre-vingt-dix jours de torture. « Les militaires s’étaient cachés dans la voiture de la Folha », affirme M. Diogo, accusant le journal d’avoir apporté un soutien logistique à la répression.

Au Brésil, de nombreux témoignages de victimes de la dictature ont permis de mettre en lumière la complicité d’entreprises avec les crimes commis par le régime. Actuellement, douze sociétés, parmi lesquelles le journal Folha de S. Paulo, le constructeur aéronautique Embraer, la pétrolière Petrobras, l’entreprise qui gère le barrage d’Itaipu ou le groupe automobile Fiat, font l’objet d’enquêtes civiles menées par le ministère public fédéral (MPF) pour des faits tels que la surveillance, l’emprisonnement, la torture ou encore l’assassinat de travailleurs.

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