« Attaque massive » contre la SNCF : les TGV repartent presque normalement

Ils étaient prêts. Côté SNCF, un PC JOP (Jeux olympiques de Paris) veille sur le transport des voyageurs, gare de l’Est, en lien avec les cinq cellules de crise des gares parisiennes, toutes mobilisées. Côté ministère de l’écologie, le Centre olympique opérationnel de Roquelaure (du nom de l’hôtel particulier où se trouve le bureau du ministre) est sur le qui-vive dès 6 heures, prêt à intervenir en cas de problème sur le réseau ferroviaire, électrique ou encore sur celui de l’eau, avec les grands acteurs concernés et les forces de sécurité. Mais aucun n’avait anticipé qu’une « attaque massive » – c’est le terme de la SNCF – toucherait le réseau ferroviaire dès la nuit précédent la Cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO).

Vers 4 heures, dans la nuit de jeudi à vendredi, « une opération de sabotage criminelle, préparée et coordonnée, avec l’objectif d’un impact important et généralisé à l’ensemble du réseau de TGV s’est déroulée », a indiqué le ministère des transports. Les actes de malveillance ont touché trois sites, chacun disposé stratégiquement sur le réseau à grande vitesse : à Courtalain (Eure-et-Loir), avant l’embranchement qui mène les trains soit vers Bordeaux, soit vers la Bretagne, à Croisilles (Pas-de-Calais), près d’Arras, sur l’axe Nord, et à Pagny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle), où se fait le raccordement de Metz au réseau qui va aussi vers Strabourg et l’Allemagne. Les armoires de câbles auraient été incendiées avec de l’essence. Sur le quatrième site, celui de Vergigny (Yonne), situé sur l’axe sud-est, celui des TGV venant de Lyon ou de Marseille, l’arrivée de cheminots de SNCF Réseau a fait fuir les saboteurs, en camionnette. L’accident a pu être déjoué.

Dès 8 heures, la SNCF a envoyé un communiqué aux voyageurs leur conseillant d’éviter de se rendre dans les gares. Elle a promis l’échange gratuit et le remboursement des billets. A la gare Montparnasse, l’atmosphère était tendue. A l’interruption des TGV s’est ajouté un autre incident : un arrachage de caténaire qui a mis à l’arrêt de la circulation des TER de la ligne N entre Versailles-Chantiers et Paris. Petit à petit, la gare s’est vidée.

« A la portée d’un enfant »

Sur les quatre trains transportant des athlètes, trois ont pu circuler et l’équipe à bord du quatrième, supprimé, a été « repositionnée », indique SNCF Voyageurs. Il a fallu attendre 17 h 30 pour que SNCF Voyageurs communique le nouveau plan de transport. La mobilisation de plus de cent cheminots sur les sites sabotés a permis un rétablissement plus rapide que celui annoncé par le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, le matin. Sur la ligne à grande vitesse (LGV) Est, la circulation devait reprendre normalement dès 6 heures samedi. Sur l’axe nord, où de nombreux trains ont circulé avec du retard dès vendredi, 80 % des trajets étaient prévus. Sur la Bretagne et le Sud-Ouest, la SNCF promet deux trains sur trois, samedi.

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