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Face à des risques de plus en plus mondialisés et interdépendants, les assureurs, comme les institutions publiques, doivent désormais composer avec une difficulté supplémentaire : la désinformation. C’est l’un des principaux constats du rapport annuel sur les risques futurs publié par Axa, lundi 14 octobre.

Pour la 11e édition de cet état des lieux de l’évolution des risques à l’échelle planétaire, le groupe d’assurances et l’institut Ipsos ont interrogé parallèlement 3 000 experts et 19 000 personnes dans quinze pays, afin d’évaluer leur sentiment de vulnérabilité et les principaux foyers d’inquiétude. Et le constat se fait chaque année plus net : en 2024, neuf personnes sur dix éprouvent le sentiment d’un nombre croissant de crises, avec un impact de plus en plus marqué sur leur vie quotidienne.

Sur les 25 risques soumis aux personnes interrogées, 22 atteignent ainsi des niveaux de vulnérabilité sans précédent. Celui du changement climatique reste en tête du classement des préoccupations majeures, comme dans les deux éditions précédentes, devant l’instabilité géopolitique et les menaces liées à la cybersécurité. Suivent l’intelligence artificielle et le big data, puis les tensions et les mouvements sociaux.

« L’ennemi de la prévention »

« Les risques du XXIe siècle ne sont pas forcément les mêmes que les risques du XXe », constate Frédéric de Courtois, directeur général adjoint d’Axa. Et certains sont aujourd’hui plus difficiles à assurer en l’absence de données historiques, ajoute-t-il. « Or, ne pas avoir de données, c’est la terreur de l’assureur. »

A cette difficulté s’ajoute donc le rôle croissant de la désinformation dans la prévention et dans la gestion des crises lorsqu’elles surviennent. Une évolution qu’a confirmée, tout récemment, la multiplication des rumeurs sur les ouragans Helene et Milton en Floride, certains climatosceptiques et complotistes allant jusqu’à mettre en doute l’origine naturelle de ces phénomènes climatiques.

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L’actualité des derniers mois a été jalonnée de situations comparables, rappelle Etienne Mercier, directeur du pôle opinion et du pôle santé d’Ipsos, « que ce soit au Royaume-Uni, avec les émeutes urbaines qui ont eu lieu à la suite des appels à la violence d’une partie de l’extrême droite, ou en France, avec les émeutes en Nouvelle-Calédonie, lorsque le réseau TikTok a été interdit pendant plusieurs semaines », égrène-t-il.

Chez Axa, on rappelle aussi l’impact de la désinformation sanitaire et médicale sur la vaccination pendant la pandémie de Covid-19, avec des conséquences dans le domaine des maladies chroniques. « La désinformation est l’ennemi de la prévention, résume M. Courtois. On le voit avec le réchauffement climatique, on l’a vu avec le Covid, on le voit avec les fragmentations sociales : à chaque fois, on se trouve face à plusieurs discours, et des discours de désinformation qui empêchent les populations de bien mettre en œuvre des mesures de prévention. »

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