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Dans le bassin de 12 mètres sur 12, l’eau injectée par des dizaines de buses s’élève de 5 centimètres par minute. Petit à petit, la pression fait monter la membrane de textile étanche qui entoure le mobile home posé sur le sol en béton, empêchant l’inondation d’atteindre l’habitation.

Un autre dispositif permet de surélever le mobile home au-dessus du niveau de l’eau grâce à un système de levage électrique. A côté, une autre bâche entourant une statue de bois se déroule pour protéger l’œuvre. En face, un batardeau en plastique gonflable bouche l’ouverture pratiquée dans un muret.

Ce bassin est le premier dispositif opérationnel du centre de recherche, d’essais et de prévention sur les inondations inauguré officiellement jeudi 21 mars à Baziège (Haute-Garonne). Un premier investissement de 220 000 euros, financé à 45 % par la région Occitanie.

Premier risque naturel au monde, l’inondation menace potentiellement 3,5 millions de maisons en France et quelque 18 à 19 millions de personnes. Mais, tous fabricants confondus, 1 000 dispositifs de protection seulement sont installés chaque année, explique Rémi Alquier, directeur général de FloodFrame, l’entreprise à l’origine de la création du centre d’essais : « A ce rythme, il nous faudrait à peu près mille ans pour protéger tout le monde. »

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L’objectif des promoteurs du nouveau centre est évidemment de réduire ce délai, en permettant de simuler des inondations pour développer, mettre à l’épreuve et améliorer des dispositifs de protection. Il reste beaucoup à faire : « L’inondation est un peu le parent pauvre des grands risques naturels en termes d’analyse, de tests et d’innovation », reconnaît Pierre Vaysse, directeur de l’unité assurances de biens et responsabilité d’Allianz France, qui a financé une partie des coûts du site de Baziège.

Réduire la facture

Le groupe allemand, qui pèse environ 6 % du marché de l’assurance habitation en France, et un peu plus sur celui de la protection des entreprises, espère faire de Baziège un centre de référence à l’échelle européenne, comme ceux qu’il a créés à Munich (Allemagne) pour la sécurité routière et à Istanbul (Turquie) pour les séismes.

L’enjeu financier est loin d’être négligeable : le coût cumulé des inondations pourrait atteindre 50 milliards d’euros sur la période 2020-2050, contre 27,6 milliards d’euros sur les trente années précédentes selon les estimations de France Assureurs, la fédération nationale du secteur.

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Les entreprises impliquées dans le projet de Baziège espèrent donc convaincre qu’elles peuvent réduire cette facture, qu’il s’agisse de FloodFrame, de FlowStop et de ses batardeaux sur mesure, ou encore du néerlandais MHL et de son dispositif de levage pour mobile homes.

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