Meilleures Actions
Histoires Web mardi, septembre 3
Bulletin

Elle est l’un des symboles de cette génération de macronistes issue de la société civile qui a fait irruption dans la vie politique française en 2017. Sus à l’ancien monde. « Les Français ne veulent plus des professionnels de la politique qui font carrière », déclarait encore Yaël Braun-Pivet il y a deux ans. Réélue présidente de l’Assemblée nationale, jeudi 18 juillet, à 53 ans, elle s’installe pourtant dans un parcours politique qui prend de l’épaisseur.

Lire aussi | En direct : après la réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée, d’autres postes stratégiques à pourvoir vendredi

Première femme élue au perchoir en 2022, Yaël Braun-Pivet prenait la tête d’une institution où la coalition présidentielle avait raté – déjà – la majorité absolue. Elle promettait alors de « bâtir du consensus, des compromis ». Jeudi, affirmant avoir « beaucoup innové à l’Assemblée nationale dans un contexte de majorité relative », la nouvelle élue a promis de réunir « très rapidement les groupes politiques pour inventer de nouvelles méthodes de travail. Puisque dans cette Assemblée il y a plusieurs blocs, il faut que nous trouvions d’autres modes de fonctionnement pour essayer d’aller chercher davantage le dialogue, le compromis ».

Yaël Braun-Pivet a appris le métier. Non sans mal. « Depuis que j’ai été élue en 2017, ce ne sont que des montagnes russes ! », déclarait-elle dans Le Parisien, le 26 juin 2022. Enthousiasmée par le projet d’Emmanuel Macron dès 2016, devenue députée sans crier gare l’année suivante dans la 5e circonscription des Yvelines, elle devient présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale dans la foulée. Elue à la surprise générale à un poste traditionnellement réservé à des parlementaires chevronnés, ses débuts sont difficiles. Ses maladresses l’exposent à un redoutable procès en incompétence. Elle se retrouve en première ligne dans l’affaire Benalla. Parce qu’elle refuse de convoquer des proches du président de la République, on l’accuse de protéger l’Elysée. Une période « intense et fondatrice », dira-t-elle. D’autres suivront : la crise des « gilets jaunes », la crise sanitaire…

Ni pratiquante ni croyante, comme elle se définit elle-même, petite-fille d’un tailleur juif polonais qui s’est installé en France pour fuir l’antisémitisme dans les années 1930, elle est dès lors la cible de menaces et d’insultes antisémites.

Fibre sociale

Mais Yaël Braun-Pivet ne se laisse pas impressionner. Cette détermination sera précieuse dans son accession au perchoir de l’Assemblée nationale. Elle tente sa chance dès 2018, mais doit s’incliner devant Richard Ferrand. En 2022, elle repart à l’assaut. Il n’y a pourtant guère plus d’un mois qu’elle a été nommée ministre des outre-mer dans le gouvernement d’Elisabeth Borne. Qu’importe, elle démissionne. Et tant pis si l’Elysée ne le voit pas d’un bon œil. Le favori est le député de la 1re circonscription des Français établis hors de France, Roland Lescure. Mais elle s’impose au sein du groupe macroniste, avant de remporter l’élection.

Il vous reste 28.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.