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Avec le vote du budget, l’Assemblée nationale, issue des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, sera plus que jamais au centre de l’attention politique, avec la grande difficulté de faire voter des textes sans majorité définie.

Les 577 députés élus ou réélus avaient officiellement rejoint leur groupe politique lors de la session inaugurale du jeudi 18 juillet. Leur composition ressemble sensiblement à la précédente législature, qui comptait dix groupes parlementaires, avec une seule vraie nouveauté : le groupe d’Eric Ciotti, le président contesté des Républicains, et ses alliés qui s’étaient rapprochés du Rassemblement national.

A quoi servent les groupes parlementaires ?

Les groupes permettent généralement de rassembler les députés d’une même famille politique, même si certains groupes dits « techniques » agrègent des élus de différents partis, notamment quand ceux-ci n’ont pas assez d’élus pour créer un groupe en leur nom – il en faut 15.

Un groupe est doté de prérogatives différentes selon qu’il est majoritaire, d’opposition ou minoritaire. Cette session revêt une importance particulière dans le contexte d’une Chambre sans majorité absolue et composée de trois blocs de taille proche. L’enjeu est d’être le plus large possible pour réussir à peser sur le travail législatif : de l’effectif du groupe dépend sa dotation financière, sa représentation au bureau de l’Assemblée (chargé de l’organisation et du fonctionnement interne) et dans les commissions permanentes, ou encore son temps de parole en séance publique.

Les présidents de chaque groupe ont un rôle stratégique. Ils siègent à la conférence des présidents, qui organise les travaux des députés, et à certaines réunions du bureau. Ils concourent à l’établissement de l’ordre du jour de l’Assemblée. Ils disposent également de nombreuses prérogatives dans la procédure législative et le déroulement des séances (suspension de séance ou vote public par exemple).

Lire le décryptage | Législatives : à quoi sert un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale ?

A l’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée, le 1er octobre, plusieurs ajustements ont été réalisés, puisqu’une vingtaine de députés, qui ont rejoint le gouvernement, ont cédé la place à leurs suppléants. Certains postes-clé ont aussi changé : la présidence de la commission des affaires économiques, tenue par Antoine Armand désormais ministre de l’économie, a été attribuée à la députée de la France insoumise Aurélie Trouvé à l’issue d’un bras de faire entre les groupes Ensemble pour la République et Droite républicaine.

A gauche

A l’issue des élections législatives 2022, les 151 députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) se divisaient en quatre groupes parlementaires : 75 LFI, 31 socialistes, 23 écologistes et 22 Gauche démocrate et républicaine, dont les communistes. En 2024, le NFP compte 182 élus, toujours divisés en quatre groupes, dont deux de taille quasi équivalente.

  • Le groupe La France insoumise, présidé par la députée du Val-de-Marne Mathilde Panot (présidente depuis 2021) : 71 élus.

Cinq « insoumis » en rupture avec la direction du mouvement ont choisi de rejoindre le groupe des Ecologistes plutôt que le groupe LFI : Clémentine Autain, Alexis Corbière, Hendrik Davi, François Ruffin et Danielle Simonnet.

Mercredi 9 octobre, le député Hugo Prévost a quitté le groupe LFI, puis démissionné de son mandat, après des accusations de violences sexuelles. Cette démission va provoquer une élection législative partielle en Isère, dans la circonscription où il avait été élu face à Olivier Véran.

  • Le groupe Ecologiste et social, anciennement Ecologie-Nupes, dont la présidente reste la députée de l’Isère Cyrielle Chatelain : 38 élus.

Celui-ci s’élargit par rapport à 2022 – il comptait 23 députés – tant en raison de la poussée écologiste enregistrée le 7 juillet, avec 28 élus, que de l’arrivée des dissidents de LFI. Leur arrivée a justifié le changement de nom, devenant ainsi « Ecologiste et social ».

  • Le groupe Parti socialiste (PS), dont le président demeure le député des Landes Boris Vallaud, en poste depuis 2022 : 66 députés.

Outre les 59 députés élus sous l’étiquette PS, le groupe a accueilli une poignée d’autres élus divers gauche.

  • Le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), présidé par le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne : 17 élus. Le groupe GDR compte dans ses rangs les neuf députés communistes, ainsi que des députés ultramarins.

Au centre

En 2022, trois groupes composaient la majorité présidentielle Ensemble, avec 250 députés : 172 Renaissance, 48 MoDem et indépendants ainsi que 30 Horizons et apparentés. Ils ne sont plus que 166, toujours organisés en trois groupes.

  • Le groupe Ensemble pour la République, ex-Renaissance, présidé par le premier ministre démissionnaire Gabriel Attal : 95 membres.

98 députés ont été élus sous l’étiquette Renaissance. Le député de la Vienne Sacha Houlié a quant à lui décider de siéger en non-inscrit. Il avait espéré pouvoir constituer un groupe allant « de la droite sociale à la gauche socialiste », mais « pour l’instant [il est] seul », a-t-il admis en juillet.

Le 9 septembre, deux députés Ensemble, Charlotte Parmentier-Lecoqu et Xavier Roseren, ont annoncé rejoindre le groupe Horizons de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. Deux autres députées ont quitté le groupe pour rejoindre les non-inscrits : Sophie Errante le 20 septembre et Stella Dupont le 3 octobre.

  • Le groupe Les Démocrates, présidé par le député Modem du Loir-et-Cher Marc Fesneau, ministre de l’agriculture démissionnaire : 36 députés.
  • Le groupe Horizons, ayant reconduit à sa tête le député de Corse-du-Sud Laurent Marcangeli : 33 élus.

A droite

  • Le groupe La Droite républicaine, ex-Les Républicains (LR), présidé par le député de Haute-Loire Laurent Wauquiez : 47 élus.

Le groupe formé par les élus Les Républicains hostiles à l’alliance avec l’extrême droite décidée par Eric Ciotti se rétrécit par rapport à 2022, où il comptait 62 députés. Alors que le gouvernement Barnier compte onze membres issus des Républicains, le groupe DR à l’Assemblée s’est officiellement affiliée à la majorité plutôt qu’à l’opposition le 9 octobre.

A l’extrême droite

  • Le groupe Rassemblement national (RN), présidé par Marine Le Pen : 125 députés.

Alors qu’il avait 89 députés en 2022, le RN en a fait élire 126 lors des législatives anticipées de 2024, ce qui en fait le groupe le plus important. Le député de l’Yonne Daniel Grenon en a été exclu en raison de ses propos racistes dans L’Yonne républicaine, et siège désormais chez les non-inscrits.

Le Monde

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Le 30 septembre, le benjamin de l’Assemblée, Flavien Termet, a annoncé sa démission pour des raisons personnelles d’ordre médical, ce qui va provoquer une élection législative partielle dans les Ardennes.

  • Le groupe UDR, présidé par Eric Ciotti : 16 députés.

Après l’élection de 16 députés issus de LR ayant fait le choix de s’allier au RN, Eric Ciotti a passé de justesse la barre des 15 élus permettant de former un groupe et pourra ainsi exister lors des débats parlementaires : il obtient par exemple le droit de demander des suspensions de séance ou des votes par scrutins publics.

Le 11 septembre, ce groupe, initialement baptisé A droite ! a changé de nom pour adopter la dénomination Union des droites (UDR).

Les indépendants

  • Le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), présidé par Stéphane Lenormand : 22 membres.

Le député de Saint-Pierre-et-Miquelon, Stéphane Lenormand, a été choisi par les membres du groupe LIOT pour occuper le poste de président à la place du député de la Meuse Bertrand Pancher, battu le 7 juillet. Ce groupe politique transpartisan attaché aux questions concernant l’outre-mer comptait déjà 22 membres dans la précédente législature, dont six ultramarins.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A l’Assemblée nationale, les députés ultramarins plus courtisés que jamais

Enfin, le règlement de l’Assemblée nationale n’obligeant pas les députés à adhérer à un groupe politique, chaque législature comprend également quelques non-inscrits, disposant toutefois de moins de temps de parole et de prérogatives. Ils étaient neufà la suite des élections législatives de 2022, et sont désormais dix.

Lire aussi | Le lexique pour comprendre l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée nationale

Mise à jour, le 18 juillet : correction du nombre de députés PS ; ils sont 59 et non 69 à avoir été élus sous cette étiquette.

Mise à jour, le 23 août : actualisation avec les chiffres définitifs.

Mise à jour le 10 septembre : actualisation avec le passage de deux députés vers le groupe Horizons.

Mise à jour le 11 octobre : actualisation avec deux démissions, deux changements de groupe et le changement de nom du groupe A droite devenant UDR.

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