Fruit du hasard dans l’ordre de passage des interventions lors du débat sur la motion de censure du 16 janvier, Olivier Faure, député socialiste de Seine-et-Marne, a pris la parole juste après le premier ministre. Sébastien Chenu, député du Nord et orateur du jour pour le Rassemblement national (RN), est, lui, monté à la tribune en avant-dernier. Ce jeudi, c’est peu dire que le RN ne jouait pas les premiers rôles à l’Assemblée nationale. Non seulement le parti d’extrême droite avait d’ores et déjà annoncé qu’il ne voterait pas la censure contre le gouvernement Bayrou, mais même s’il avait – à l’instar de ce qu’il a déjà pu faire par le passé – décidé de se raviser in extremis, l’issue du vote serait restée inchangée.
La décision majoritaire du PS de ne pas voter la censure a, de fait, affaibli l’influence du RN. Son vote n’est plus aussi décisif pour faire chuter le gouvernement. Sébastien Chenu a implicitement souligné ce basculement : « En négociant avec un parti ultra-minoritaire, le Parti socialiste (…), vous êtes allé œuvrer pour tenir, pour passer entre les gouttes. » M. Chenu a durement jugé les concessions obtenues par les socialistes, « ce parti de toutes les trahisons ». Comme ils « s’achètent à pas cher, vous les avez, telle une tribu indigène, amadoués avec de la verroterie ».
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