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L’adolescent meurtrier d’un réfugié afghan de 27 ans, tué en 2022 à Colmar après une altercation au sujet du bruit d’un scooter, a été condamné, vendredi 11 octobre, à vingt-cinq ans de réclusion par la cour d’assises pour mineurs du Haut-Rhin.

La mort, en août 2022, d’Abdul Qayyum Ahmadzai, réfugié afghan en France depuis 2016 et ouvrier chez Stellantis à Mulhouse, avait suscité une vive émotion.

Les peines prononcées par la justice sont conformes à ce qu’avait requis jeudi l’avocat général, Jean Richert : vingt-cinq ans de réclusion à l’encontre du principal accusé, âgé de 17 ans au moment des faits, et vingt ans contre son coaccusé (18 ans à l’époque), qui avait manipulé et débloqué l’arme avant de la remettre à l’adolescent. Tous deux étaient poursuivis pour assassinat, violences en réunion et détention illégale d’arme.

Comme l’avait demandé l’avocat général, l’excuse de minorité a été écartée par la cour en ce qui concerne le plus jeune accusé, qui encourait ainsi trente ans de réclusion. Le deuxième garçon ainsi que deux autres accusés risquaient la perpétuité. Ces deux jeunes hommes, âgés de 20 et 21 ans à l’époque, ont été condamnés à dix ans de prison, soit deux fois plus que réclamé par le parquet. Jugés pour complicité d’assassinat et violences en réunion, ils auraient apporté leur soutien aux agresseurs lors d’une rixe survenue avant le tir.

Déjà condamné à sept reprises

Le 14 août 2022, un groupe d’Afghans importunés au bas d’un immeuble par le bruit d’un scooter avait demandé à des jeunes de s’éloigner. Ces derniers étaient revenus avec une arme et avaient ouvert le feu après une bagarre, atteignant mortellement Abdul Qayyum Ahmadzai au thorax. Le réfugié était marié et père de quatre enfants.

A l’issue d’une traque d’une dizaine de jours, le tireur et son ami lui ayant donné l’arme avaient été arrêtés : l’un à Sarcelles (Val-d’Oise), l’autre à Colmar.

Le meurtrier, aujourd’hui âgé de 19 ans, a déjà été condamné à sept reprises, pour trafic de stupéfiants, vols, dégradations, ou encore récemment pour outrage, rébellion et détérioration de bien destiné à l’utilité publique. Après une erreur de procédure ayant entraîné sa libération, en septembre 2023, il est retourné en prison un an plus tard à la suite d’une condamnation pour de nouveaux faits, d’outrage, de rébellion et de dégradation.

Les accusés ont contesté toute préméditation et intention d’homicide durant l’enquête.

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Le Monde

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