Arthur Fils, proche de l’exploit au Masters 1000 de Monte-Carlo, s’incline contre Carlos Alcaraz

Au Masters 1000 de Monte-Carlo, Arthur Fils est passé tout près d’une grande performance. En quarts de finale, vendredi 11 avril, le Français de 20 ans a malmené pendant deux heures l’Espagnol Carlos Alcaraz, numéro 3 mondial, passant proche d’un succès en deux manches lorsqu’il a manqué trois balles de break à 6-4 et 5-5.

Mais Arthur Fils s’est finalement incliné en trois sets (6-4, 5-7, 3-6), alors qu’il avait pourtant été le premier à réussir le break dans la dernière manche. Il a fini extrêmement frustré, brisant sa raquette en fin de rencontre. Malgré son succès, Carlos Alcaraz a souvent été dominé par la puissance de la frappe d’Arthur Fils, dont les balles lourdes fatiguent ses adversaires. La veille, elles avaient déjà écrasé une autre pointure, le Russe Andrey Rublev (6-2, 6-3), numéro 9 mondial.

Pour le premier affrontement entre Fils et Alcaraz, l’Espagnol, d’un an l’aîné du Tricolore, a finalement fait respecter la hiérarchie, parvenant à se montrer plus décisif au moment opportun. En demi-finales, Alcaraz affrontera son compatriote Alejandro Davidovich Fokina, facile vainqueur de l’Australien Alexei Popyrin. « Arthur a vraiment joué un très bon tennis. Il a fait quelques erreurs à certains moments, a expliqué la tête de série numéro 2 du tournoi. Il a juste un an de moins que moi. C’est évident que l’on va s’affronter plus d’une fois à l’avenir. »

Fils, numéro 15 mondial, reste quand même sur une belle lancée, puisqu’il avait atteint déjà les quarts de finale des tournois d’Indian Wells et de Miami, en mars. Il est le seul joueur du circuit à avoir atteint ce stade de la compétition lors des trois premiers Masters 1000 de la saison.

Après son escapade réussie outre-Atlantique, le jeune homme a changé d’entraîneur fin mars. Il a remercié l’ancien tennisman Sébastien Grosjean pour promouvoir le Croate Ivan Cinkus, qui avait intégré son staff depuis quelques mois. Dans un entretien à la radio RMC, il a assumé ce choix, évoquant une « mentalité différente », plus directe : « S’il veut me dire que je suis nul et que je joue mal, il va me le dire et il aura raison. Oui, il faut que ce soit direct sinon tu perds du temps. C’est mieux quand ça va droit. C’est plus simple. » Les premiers effets de cette nouvelle collaboration semblent se produire.

Sous la grisaille monégasque, Fils et Alcaraz se sont rendu coup pour coup lors d’un premier set où chacun a réussi à prendre le service de son adversaire à plusieurs reprises. Après un double break réussi d’entrée, puis perdu dans la foulée, Arthur Fils a pris le dessus en arrachant un troisième break. Puis, il s’est employé pour conclure cette première manche d’un excellent niveau, en sauvant deux balles de break (6-4).

Dans le deuxième set, alors que les deux hommes ont mieux géré leur mise en jeu, le Français a craqué en quelques minutes en gâchant trois balles de break à 5-5, au moment le plus décisif. L’Espagnol n’a pas laissé passer l’occasion de revenir dans la partie, sauvant son service et breakant pour égaliser à un set partout (6-4, 5-7).

Le mano a mano a ensuite repris de plus belle. Fils est reparti au combat sans perdre le fil de son match. Il a été le plus prompt à breaker dans la dernière manche avant de céder à son tour son service. Et le talent de Carlos Alcaraz, bientôt 22 ans, a fini par faire la différence. Le quadruple vainqueur de Grand Chelem reste en course pour remporter un sixième titre en Masters 1000, le premier à Monaco.

De son côté, Arthur Fils, ancien finaliste de Roland-Garros junior en 2021, démontre des progrès notables, après avoir alterné les hauts et les bas depuis son éclosion sur le circuit professionnel. A 18 ans, en 2022, il s’était hissé dans le tableau final du Masters 1000 de Bercy, en battant le record de précocité d’un autre talent du tennis français encore en activité, Gaël Monfils.

Depuis, il a remporté trois titres, dont deux sur terre battue. En 2023, il a gagné l’ATP 250 de Lyon, avant de s’offrir l’année suivante les ATP 500 d’Hambourg et de Tokyo. En Grand Chelem, ses résultats ont été plus contrastés. Son meilleur parcours date de 2024 : il avait atteint, en début d’année, les huitièmes de finale de l’Open d’Australie, lors desquels il avait été vaincu par le local Alex de Minaur.

A Roland-Garros, qui se profile dès le 25 mai, il n’a pour l’instant jamais dépassé le premier tour en deux participations, battu par l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina et l’Italien Matteo Arnaldi. Cette année pourrait être la bonne, l’occasion d’un bon parcours qui ravirait la foule parisienne, souvent frustrée par les performances des tricolores.