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Vous repartirez bien pour un tour ? Ils pensaient en avoir terminé avec leur périple, mais certains navigateurs du Vendée Globe sont contraints de jouer les prolongations, et ce, après avoir franchi la ligne d’arrivée. Benjamin Dutreux (Guyot-Environnement), qui a terminé, dimanche 26 janvier, à la 10e place de la course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, a été contraint de poursuivre sa route. Comme lui, sa plus proche poursuivante, Clarisse Crémer (L’Occitane-en-Provence), qui n’était plus qu’à 87 milles nautiques de l’arrivée (161 kilomètres) aux Sables-d’Olonne (Vendée) – au pointage de 19 heures – ne pourra immédiatement poser pied à terre après quelque 45 000 kilomètres et plus de soixante-dix-sept jours en mer. La faute à la tempête Herminia, qui déferle sur la façade atlantique, dimanche.

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En raison des rafales de vents (de près de 130 kilomètres à l’heure) enregistrées au large de la cité vendéenne et d’une mer fort agitée « rendant impraticable le chenal » d’arrivée au port, sitôt la « ligne d’arrivée tempête » – une large porte obligatoire qui se transforme en arrivée quand les conditions météorologiques l’exigent – franchie, Benjamin Dutreux a mis le cap sur La Rochelle, un peu plus de 30 milles (55 kilomètres) plus au sud. Là-bas, « les conditions de mer moins défavorables » permettront « à l’équipe et au bateau de se mettre à l’abri pour les prochaines vingt-quatre heures », annoncent les organisateurs de la course dans un communiqué.

Même option pour Clarisse Cremer, qui, elle, n’a pas encore bouclé son tour du monde. « La délivrance est proche pour Clarisse, mais peut-être pas pour tout de suite non plus. Attendue sur la ligne d’arrivée “spéciale tempête” du Vendée Globe dimanche soir, [elle] n’est pas encore assurée de pouvoir emprunter le chenal des Sables-d’Olonne et s’amarrer aux pontons », racontait dimanche l’équipe de la skippeuse française sur son compte Instagram. Evoquant « une violente “cartouche” » désormais baptisée Herminia, ce qui « lui donne officiellement le statut de tempête », et « des vagues de 10 mètres attendues », l’équipe de l’Imoca (monocoque de 18 mètres) L’Occitane-en-Provence a étudié plusieurs scénarios avec l’organisation de la course pour assurer la sécurité de leur navigatrice et de son bateau.

Samantha Davies a « mis le frein à main » préventivement

Dimanche matin, le village du Vendée Globe a été fermé au public en raison de la dépression, qui a perturbé par ailleurs la circulation ferroviaire et routière de plusieurs régions de l’ouest de la France. Météo-France a placé neuf départements en vigilance orange dans son dernier bilan, dont cinq en raison du risque de crues.

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Alors que la dixième édition du Vendée Globe a été remportée, le 14 janvier, par Charlie Dalin (Macif-Santé-Prévoyance), certains des skippeurs encore en lice ont choisi de ralentir pour laisser passer la tempête Herminia. Après soixante-quinze jours de course, la Britannique Samantha Davies a ainsi annoncé vendredi avoir « mis le frein à main » préventivement, alors que son arrivée était prévue dimanche. « C’est frustrant, a-t-elle reconnu lors de sa vacation, car je peux naviguer jusqu’à la ligne d’arrivée, mais les conditions après avoir passé la ligne vont être tellement difficiles que ça sera impossible de rentrer aux Sables-d’Olonne. » Plutôt que le danger, elle a choisi l’option « plus “safe”, même si ça va secouer », et carrément tourné casaque pour ralentir. Dans le Pacifique Sud, d’autres skippeurs en avaient fait autant pour éviter une grosse dépression au passage du cap Horn.

Des navigateurs qui terminent le Vendée Globe sans remonter immédiatement le chenal – en tout cas en tenant compte des marées –, l’affaire semble inédite en dix éditions de la course au large. Et Benjamin Dutreux comme Clarisse Crémer auront droit à leur chenal d’honneur « dès que les conditions le permettront », précisent les organisateurs. Après plus de soixante-dix-sept jours autour du monde, en sont-ils à quelques jours près ?

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