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Histoires Web mercredi, février 26
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Au lendemain de la mise en examen du narcotrafiquant Mohamed Amra, le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a détaillé, mercredi 26 février, ses conditions de détention à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), où il a été placé à l’isolement.

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« Il aura droit à une heure de promenade par jour, seul, sans jamais croiser un détenu. Il aura le droit à deux heures de communication téléphonique, écoutées par les services de renseignement et à trois visites par semaine, extrêmement contrôlées », a expliqué M. Darmanin à la presse, devant le ministère de la justice.

Mohamed Amra, qui a été arrêté samedi en Roumanie après neuf mois de cavale, sera « surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais pas vidéosurveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre », a ajouté M. Darmanin, qui s’est félicité de « ce régime d’isolement extrêmement difficile ».

Cette détention de M. Amra, dont l’évasion en mai 2024 avait coûté la vie à deux agents pénitentiaire au cours d’une attaque à la voiture bélier et aux fusils d’assaut au péage d’Incarville (Eure), fait suite à sa mise en examen mardi soir pour « meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol », le tout en bande organisée, ainsi que pour « association de malfaiteurs », a fait savoir le parquet de Paris.

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Les narcotrafiquants les plus dangereux regroupés dans une prison

Pour M. Darmanin, les conditions de détention de M. Amra, 30 ans, « préfigurent » celles qu’il souhaite mettre en place dans la future prison de haute sécurité où il entend isoler les narcotrafiquants les plus dangereux. Le ministre de la justice a précisé qu’il dévoilera la semaine du 3 au 9 mars la prison qui sera transformée pour accueillir ces détenus. Il a déclaré : « Aujourd’hui nous distinguons malheureusement les détenus selon leur statut devant la justice – sont-ils en détention provisoire ou sont-ils condamnés définitivement ? –, alors qu’il faudrait les distinguer selon leur dangerosité. »

« Il est très important de considérer que des personnes comme M. Amra, extrêmement dangereuses, doivent être en total isolement pour les protéger de l’administration pénitentiaire, des témoins, des magistrats… », a-t-il ajouté mercredi. Selon lui, « avec le régime de détention qu’[il] propose, il n’y aura plus ces sorties des détenus dangereux » pour aller, par exemple voir un juge. Elles se passeront alors en visioconférence. C’est au cours de son transfert pour être amené à un juge d’instruction, qui devait l’interroger, que l’évasion meurtrière de M. Amra a eu lieu.

« Aujourd’hui nous ne sommes pas capables de garantir que ça ne se reproduise pas », a fait savoir M. Darmanin, estimant qu’il « y a un défaut de compréhension » dans l’administration pénitentiaire « sur qui sont ces narcotrafiquants ».

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« Dans l’affaire Amra, nous n’avons pas été capables de bien savoir qui était extrêmement dangereux parce que nous n’avons pas su regrouper toutes les informations – il y avait plusieurs affaires dans plusieurs juridictions différentes. M. Amra, qui était dans un régime de détention classique, aurait dû être mis à l’isolement dans un lieu spécialisé », a-t-il expliqué.

Le Monde

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