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Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi 1er mai à Dunkerque (Nord) à l’appel de la CGT, pour protester contre le plan de suppression d’environ 600 postes annoncé par ArcelorMittal dans ses sites du Nord et de l’Est de la France, dont une majorité dans cette ville portuaire.

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Plusieurs responsables de gauche étaient présents à cette manifestation : les chefs de parti Olivier Faure (Parti socialiste, PS), Marine Tondelier (Ecologistes) et Fabien Roussel (Parti communiste) ou encore les députés du groupe écologiste François Ruffin et Benjamin Lucas.

Ils ont dénoncé, dans un communiqué, ces suppressions d’emplois alors que le géant de la sidérurgie est bénéficiaire et a été soutenu par des aides publiques ces dernières années. Ils ont, par ailleurs, appelé à une série de mesures, dont des protections douanières face aux importations d’acier chinois et une intervention de l’Etat avec, si besoin, « une nationalisation temporaire ou durable ». Une mesure également avancée par La France insoumise, qui n’a cependant pas été associée à cette déclaration.

Une proposition de loi de mise sous tutelle de l’Etat du site de Dunkerque

Une délégation de députés « insoumis » – dont la présidente de la commission des affaires économiques, Aurélie Trouvé – est toutefois bien présente à Dunkerque jeudi. « Les Britanniques viennent de nationaliser leurs hauts fourneaux, a déclaré Mme Trouvé sur place. Est-ce que Macron va trahir Dunkerque comme Sarkozy a trahi Gandrange, comme Hollande a trahi Florange ? »

Le patron des députés socialistes, Boris Vallaud, a, de son côté, annoncé le dépôt prochain d’une proposition de loi de mise « sous tutelle » de l’Etat du site d’ArcelorMittal à Dunkerque. « ArcelorMittal n’a pas seulement plongé des territoires et des salariés dans l’incertitude et la crainte. Le groupe n’a, une nouvelle fois, pas tenu parole ni respecté ses engagements », critiquent dans une tribune au Huffington Post M. Vallaud et le député du Nord Julien Gokel (PS).

La proposition de loi obligerait « l’entreprise à y poursuivre l’activité et à préserver l’emploi, y compris à perte, pendant une période donnée », pour « trouver un repreneur », des « investisseurs » ou « mettre en œuvre une nationalisation partielle ».

MM. Vallaud et Gokel appellent aussi à « conditionner toute nouvelle aide publique », voire à la convertir en cas de manquements en « actions et en droits de votes doubles » pour que l’Etat pèse de l’intérieur sur les décisions stratégiques du groupe, qu’ils accusent de n’avoir « consenti aucun investissement substantiel sur l’outil de production en France depuis 2013 », malgré les aides publiques engrangées.

Plan d’économies

A la fin de 2024, ArcelorMittal avait suspendu son projet d’investissement massif – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non-compétitivité de l’acier produit en Europe.

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Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économies pour regagner sa compétitivité en Europe, portant sur 1 400 postes.

Le plan présenté le 23 avril prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le Nord de la France, touchant les fonctions support – délocalisées vers l’Inde – mais aussi la production.

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Ces suppressions concernent les usines de Dunkerque et Mardyck dans le Nord, mais aussi Florange (Moselle), Basse-Indre (Loire-Atlantique), Mouzon (Ardennes), Desvres (Pas-de-Calais) et Montataire (Oise), qui emploient au total quelque 7 100 salariés.

Dunkerque est le site le plus touché, avec plus de 290 postes concernés, dont 177 dans l’opérationnel, selon la CGT.

Le Monde avec AFP

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