« Quand cela arrive, on se dit que c’est un mauvais rêve et que l’on va se réveiller. C’est une période de deuil, on perd une partie de nous. Tout de suite après Paris, je me suis mise en mode robot pour éviter de trop ressentir cette douleur. » Le 10 août, dans « son » vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui l’avait propulsée championne du monde en 2022, Mathilde Gros a disparu des radars dès les huitièmes de finale du tournoi olympique de vitesse, deux jours après avoir subi un premier revers sur le keirin. Plus de quatre mois plus tard, la pistarde de 25 ans « va mieux », assure-t-elle au Monde. « Après deux mois de déni, je me suis dit “Bon, Mathilde tu ne vas pas fuir.” J’ai accepté qu’il fallait en parler pour entamer la reconstruction. »
Sept ans qu’elle rêvait du Graal olympique, depuis qu’elle avait allumé les anneaux colorés sur l’esplanade du Trocadéro, dans le sillage de la désignation, en 2017, de la capitale française comme ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) en 2024. Sept ans à suer sur les pistes et tous ses espoirs de médaille partis en fumée en quelques coups de pédale. « C’était, entre guillemets, le moment de sa vie à ne pas rater », formule-t-elle. La valeur plaisir, pourtant au centre de ses priorités depuis ses précédents JO ratés, à Tokyo, en 2021, s’est évaporée avec la pression des Jeux à domicile.
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