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La juge espagnole chargée d’enquêter sur la gestion des inondations meurtrières du 29 octobre 2024 dans l’est du pays a convoqué lundi 10 mars deux anciens hauts responsables du gouvernement de Valence, mais pas le président régional, Carlos Mazon, pourtant fortement critiqué depuis la tragédie.

Cette juge du tribunal de Catarroja, dans la banlieue de Valence, a convoqué en vue d’une inculpation l’ex-responsable des services d’urgences de la région, Salomé Pradas, ainsi que son adjoint, Emilio Argüeso, dans le cadre de son enquête pour homicides et blessures involontaires, précise ce tribunal dans un communiqué.

En revanche, la magistrate, qui n’a pas encore fixé de date pour ces auditions, n’a pas convoqué d’autres responsables de l’administration régionale, et notamment Carlos Mazon, comme le demandait une association de victimes, ajoute le communiqué.

M. Mazon, dont la démission est régulièrement réclamée par des manifestants, qui dénoncent sa gestion de la crise et son manque de transparence sur son emploi du temps le jour de la tragédie, pourra néanmoins être entendu en tant que témoin s’il le demande, précise le tribunal.

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Message d’alerte « tardif »

Dans sa décision, citée par le communiqué, la juge chargée de l’enquête sur les manquements des autorités durant les inondations estime que le message envoyé le 29 octobre à 20 h 11 sur les téléphones portables des habitants pour les avertir du danger lié aux pluies torrentielles l’a été de façon « tardive ».

Ce message a été envoyé plus de douze heures après l’alerte rouge émise par l’Agence météorologique espagnole. Lorsque le message a été diffusé, la majorité des victimes étaient déjà mortes, noyées dans leurs maisons ou emportées par les eaux, selon le dossier judiciaire rapporté par la presse espagnole.

Le Centre de coordination des opérations de secours (Cecopi) a par ailleurs été mis en place « avec un grand retard », à 17 heures, alors qu’il aurait dû l’être « dans la matinée » afin « d’avertir la population » des risques induits par les intempéries, ajoute cette ordonnance judiciaire citée dans le communiqué.

Le problème, ce jour-là, n’a pas tenu à « l’absence d’informations » mais au fait que les informations disponibles aient été « ignorées » ou que « les décisions pertinentes n’aient pas été prises par ceux qui avaient un pouvoir décisionnel », ajoute la magistrate.

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Dans son ordonnance, la juge a par ailleurs porté à 225 le nombre de personnes mortes à cause des inondations dans la région de Valence, après avoir ajouté aux 224 décès jusqu’à présent répertoriés celui d’une femme atteinte de leucémie, morte dans un hôpital en raison d’un manque d’assistance.

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Le Monde avec AFP

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