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Histoires Web lundi, décembre 16
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La fidélité des militants du Rassemblement national (RN) est parfois mal payée. Sur la scène surchauffée d’une salle de dancing d’Etrépagny (Eure), Marine Le Pen a interrompu son discours pour inviter les spectateurs trop bruyants à sortir de la salle, puis Jordan Bardella a réprimandé plusieurs fois les plus dissipés. Les milliers de sympathisants du meeting normand ont pourtant offert ce que les deux têtes d’affiche de l’extrême droite venaient y chercher, dimanche 15 décembre : leur assentiment à la censure de l’ancien premier ministre, Michel Barnier ; leurs applaudissements pour étouffer les doutes qui, depuis le couperet du 4 décembre, n’épargnent pas même les troupes frontistes.

Derrière l’euphorie affichée à la lecture de sondages flatteurs qui valideraient le choix de faire tomber le chef du gouvernement, les cadres du RN sont destinataires, sur les réseaux sociaux ou lors de déplacements en circonscriptions, d’inquiétudes sur les conséquences budgétaires, fiscales ou agricoles de leur décision à l’Assemblée nationale. Un scepticisme, aussi, sur l’opportunité d’allier leurs voix à celles de la gauche honnie. Des interrogations portées à Etrépagny par certains fidèles, même minoritaires. « Ce n’est pas forcément très intelligent de changer aussi souvent de premier ministre, souffle Chris Colinet, 19 ans, trois fois électeur du RN en 2024. C’est même dangereux de prendre autant de risques sur le budget. Rien ne changera de toute façon d’ici les prochaines élections. C’est plutôt en ça que je crois : la démission [d’Emmanuel] Macron et une nouvelle présidentielle. »

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