Alexandra Masson n’en est pas revenue. Lors d’une récente rencontre avec des chefs d’entreprise des Alpes-Maritimes, la députée Rassemblement national (RN) s’est vue alpaguée par l’un d’eux : « On se dépêche de faire des pactes Dutreil, parce que vous allez y toucher ! » Enième preuve de l’incompréhension tenace entre les chefs d’entreprise et l’extrême droite : le RN, à l’inverse, voudrait amplifier cette niche fiscale, un outil de transmission d’entreprise sous le feu des critiques pour son coût et son détournement à des fins de contournement de la fiscalité sur l’héritage.
L’homme qui a donné son nom au pacte Dutreil, l’ancien secrétaire d’Etat aux petites et moyennes entreprises (2005-2007) de Jacques Chirac, est allé lui-même convaincre les leaders du RN Marine Le Pen et Jordan Bardella de pousser jusqu’au bout sa logique de « capitalisme familial », et de l’étendre au secteur agricole, avec succès. Depuis un an, Renaud Dutreil est devenu un conseiller occasionnel du duo d’extrême droite, selon La Tribune – un statut qu’il dément, mais que plusieurs sources internes au RN confirment. L’homme d’affaires n’en est pas devenu pour autant un défenseur invétéré, d’autant plus depuis les débats budgétaires : « Ils sont antiriches, par culture. Il y a encore une ligne assez “socialiste”. Je ne sais pas si c’est la ligne principale, mais elle existe. »
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