Savait-on, au sein des prisons françaises, que de telles attaques étaient en train de s’organiser ? Certains détenus étaient-ils dans la confidence ou l’opération a-t-elle été pensée et orchestrée entièrement depuis l’extérieur ? C’est une des nombreuses questions auxquelles le renseignement pénitentiaire, la police et la justice cherchent des réponses, alors que la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 avril a été plus calme que les deux précédentes. Le bilan fait état, depuis le 13 avril, de 30 véhicules détruits ou endommagés à l’occasion d’une dizaine de faits. Et presque partout le sigle « DDPF » tagué sur les murs ou les voitures, pour « Défense des droits des prisonniers français ». Interrogé jeudi matin sur Franceinfo, le procureur de la République antiterroriste, Olivier Christen, a indiqué qu’il n’y avait « pas de piste qui soit privilégiée ».
Passé l’effet de surprise des attaques, et malgré le flou entourant l’identité des commanditaires comme celle des exécutants, l’administration pénitentiaire a relevé au maximum les niveaux de précaution et de contrôles entourant la sécurité des établissements autant que celle du personnel. Une visioconférence à l’ampleur inédite, mardi 15 avril en fin d’après-midi, réunissant le ministre de la justice, les directeurs d’établissement et les responsables de l’administration pénitentiaire, en a précisé les modalités : renforcement des rondes et des contrôles d’identité autour des établissements, patrouilles renforcées, mais aussi consignes d’une discrétion maximale des surveillants tant dans leurs déplacements que sur les réseaux sociaux.
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