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A La Réunion, où l’alerte rouge a été levée samedi 1er mars à 10 heures (7 heures à Paris), le passage du cyclone Garance a fait au moins quatre morts et cinq blessés, selon un dernier bilan communiqué par la préfecture en fin de journée.

La Réunion a été placée en phase de sauvegarde cyclonique, une phase transitoire au cours de laquelle la menace cyclonique s’éloigne mais où les dangers demeurent (réseau routier impraticable, arbres arrachés, fils électrique à terre, radiers submergés, éboulements…), a annoncé, samedi soir, le préfet de l’île, Patrice Latron, qui a appelé « la population à limiter au strict minimum ses déplacements ».

Un homme a été retrouvé mort, coincé sous un arbre à Saint-Denis, a précisé l’Agence France-Presse (AFP). Vendredi soir, les autorités ont rapporté qu’une femme avait été emportée par les eaux à Saint-Denis et qu’un homme avait été tué, également dans la commune chef-lieu de La Réunion, dans un incendie d’origine électrique. La quatrième victime est une femme ensevelie par une coulée de boue aux Trois-Bassins, dans l’ouest de l’île de l’océan Indien.

L’aéroport Roland-Garros, à l’est de Saint-Denis, a annoncé, vendredi soir dans un communiqué, sa réouverture « samedi à partir de 18 h 30 [15 h 30 à Paris], mais pas avant », afin de laisser les équipes opérationnelles effectuer « les dernières vérifications ». Un premier vol est prévu à 21 heures, a précisé l’aéroport.

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Samedi soir, quelque 970 personnes étaient réparties dans des centres d’hébergement et 120 000 restaient privées d’électricité, selon la préfecture. Plus de 310 000 habitants sont toujours privés d’eau potable. « Près de 32 % des abonnés sont privés d’accès à internet et de téléphonie fixe n’ont pas accès à leurs appareils, ainsi que 35 % des abonnés à la téléphonie mobile », ajoute la préfecture, précisant qu’ils étaient « respectivement 43 % et 47 % au plus fort de l’évènement ». « Il va y avoir beaucoup de travaux de remise en état : beaucoup de routes sont encombrées par des branchages, voire par des arbres en travers de la route, des routes sont inondées, des routes sont coupées, emportées, des ponts sont coupés », selon le préfet de l’île.

Des vents allant jusqu’à 230 km/h

« Ce phénomène a été plus violent que Belal », en 2024, a affirmé le préfet. Le cyclone Belal, qui s’était abattu sur La Réunion le 15 janvier 2024, avait provoqué la mort de quatre personnes et fait 100 millions d’euros de dégâts, selon les chiffres de France assureurs.

Pendant le passage du cyclone vendredi, Météo-France a relevé des rafales de vent allant jusqu’à 230 km/h sur le piton Sainte-Rose à l’extrême est. De très fortes pluies orageuses ont également balayé l’île. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des rues totalement inondées avec parfois des torrents d’eau dévalant les pentes, notamment à Saint-Denis et à Saint-André. D’autres vidéos montrent des voitures emportées.

« Nos armées se tiennent prêtes à assister les services de l’Etat et soutenir la population », a écrit le ministre des armées, Sébastien Lecornu, précisant que le pont aérien toujours en place entre La Réunion et Mayotte, frappée par le cyclone Chido à la mi-décembre, « sera maintenu afin d’acheminer pompiers, gendarmerie, véhicules et fret réunionnais ».

Manuel Valls sur place « dans les prochains jours »

Le ministre des outre-mer, Manuel Valls, « se rendra sur place dans les prochains jours pour être aux côtés des Réunionnais et pour définir, en concertation avec le préfet et les élus du territoire, les aides nécessaires pour faire face à l’ampleur des dégâts », a fait savoir son entourage samedi.

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Un premier détachement de renfort de sécurité civile est arrivé samedi matin en provenance de Mayotte « avec 90 personnels », a expliqué Patrice Latron, qui a expliqué qu’une deuxième vague de renfort de la sécurité civile, de la gendarmerie nationale et une équipe d’EDF devaient arriver dans la nuit de dimanche à lundi. « Près de 1 000 policiers et gendarmes sont mobilisés, notamment pour prévenir les risques de pillage, ainsi que 600 sapeurs-pompiers et près de 20 personnels du SAMU. 2 000 bâches et une centaine de lits picots ont été livrés au profit des arrondissements Nord et Est de l’île », a détaillé le préfet de La Réunion, précisant que la baignade était interdite, la qualité de l’eau étant dégradée.

Des habitants de cette île habituée aux événements climatiques ont confié à l’AFP leur « peur » face à la « puissance » de ce cyclone. « L’année dernière pour l’autre cyclone, il n’y avait pas autant d’eau dans les parkings et là, on ne peut même pas circuler, on ne peut même pas déplacer les voitures », témoigne ainsi Chanel, une habitante de Saint-Denis.

Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de La Réunion, a, de son côté, fait état de « destructions et dégâts sans précédent ». Selon lui, « à ce stade, ce sont plusieurs milliers d’exploitations qui ont été anéanties ».

Le groupement hospitalier Est Réunion a lui aussi annoncé avoir « subi des dégâts majeurs ». « Sous la pression des vents violents, des vitres ont cédé et 61 patients ont dû être déplacés à l’intérieur de l’établissement pour garantir leur sécurité. Aucune évacuation extérieure n’a été nécessaire », précise le groupement hospitalier.

Floris Carpaye de la FDSEA, syndicat agricole majoritaire à La Réunion, se désole : « Toutes les filières agricoles ont été impactées, mais le maraîchage est peut-être le secteur qui a été le plus touché, les serres ont volé, les plants de légumes ont été noyés, c’est une véritable catastrophe. »

Le Monde avec AFP

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