Au bruit des sirènes et des explosions succède le brouillard des interrogations sur les conséquences de la « guerre des douze jours » entre Israël et l’Iran, la solidité du cessez-le-feu annoncé par Donald Trump, les conditions de son maintien, les garanties données aux belligérants, la place laissée à la diplomatie, les impacts potentiels sur la guerre à Gaza, et bien au-delà en réalité. « La poussière n’est pas encore retombée », résume en une image Yossi Shain, professeur à l’université de Tel-Aviv. Plus d’interrogations que d’évidences à ce stade dans les nouveaux équilibres du Moyen-Orient vus d’Israël ; mais la certitude que les effets tectoniques de cette guerre sont majeurs et que ces derniers jours font bouger en profondeur les lignes diplomatiques du Moyen-Orient.
A l’échelle de la région, l’Iran vient de connaître une défaite humiliante face à son ennemi historique et l’affaiblissement de ses capacités dissuasives. « Grâce à cette guerre, Israël a réussi à affaiblir le programme nucléaire de l’Iran, ses capacités de lancement mais aussi son industrie militaire et d’autres atouts stratégiques », constate Ram Yavne, brigadier général (réserve), ancien chef de la planification stratégique au sein de l’état-major. « La campagne contre l’Iran s’est achevée sans que le [mouvement chiite libanais] Hezbollah ne tire une seule roquette en direction d’Israël. Une réussite inimaginable », a pointé sur X Tamir Morag, le correspondant diplomatique de la chaîne 14, le cœur de cible de l’électorat du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, pour dire l’isolement de cet ennemi dont une partie de la dissuasion reposait sur la crainte de ripostes.
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