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Histoires Web vendredi, mai 23
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Un homme d’Eglise, un ambulancier, un professeur de musique, un célibataire de 45 ans qui vit chez sa mère, un grand-père, un fonctionnaire de l’éducation nationale, un militaire, un vendeur de jouets, des chômeurs, des pères de famille… Les 55 suspects interpellés, entre lundi 19 et jeudi 22 mai, à l’occasion d’un vaste coup de filet mené dans tout le pays, n’avaient, a priori, que peu de choses en commun, si ce n’est qu’ils sont tous des hommes et qu’ils sont tous soupçonnés d’appartenir à un sordide réseau de pédocriminalité.

Au terme de dix mois d’enquête, ces 55 hommes âgés de 25 à 75 ans et issus de toutes les strates de la société ont été interpellés dans 42 départements à l’occasion d’une opération de grande ampleur coordonnée par l’Office mineurs de la police judiciaire (Ofmin). Ils sont soupçonnés d’avoir participé à des groupes sur la messagerie sécurisée Telegram, où s’échangeaient des photos et des vidéos de sévices et de viols perpétrés sur des enfants âgés de moins de 10 ans, et parfois de quelques mois seulement.

Cette vaste opération a pour point de départ une affaire particulièrement abjecte, un dossier pédocriminel d’ampleur qui n’a pas été médiatisé. A l’été 2024, les policiers de l’Ofmin avaient interpellé des individus « extrêmement dangereux et aguerris », qui s’échangeaient et se prêtaient des enfants pour abuser d’eux avant de partager les images de leurs crimes sur des chaînes Telegram, explique au Monde le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Ofmin. Mis en examen notamment pour « viols sur mineurs » et « traite d’êtres humains », ces hommes encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Et c’est en s’infiltrant dans ces boucles Telegram et dans leurs conversations privées, après avoir analysé plus de 80 000 échanges (textes, audios, photos et vidéos), que les enquêteurs de l’Ofmin sont parvenus à identifier les 55 hommes interpellés cette semaine. Chacun était en contact avec au moins un des suspects du dossier de l’été 2024. Ils partageaient avec eux des images de viols et les incitaient parfois à passer à l’acte. Certains se vantaient d’avoir eux-mêmes abusé d’enfants ou racontaient, par exemple, leur envie irrépressible de caresser leur petite fille durant sa sieste.

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