Sous le sapin de Noël, les enfants américains trouveront peut-être en décembre un nouvel invité : un ours en peluche qui leur parle, leur répond, les questionne et leur donne des conseils. Un chatbot déguisé en doudou, dernier avatar de l’intelligence artificielle (IA). Après avoir colonisé le monde des adultes, l’IA pénètre celui des enfants. Les « compagnons », ces chatbots conçus pour nouer des liens émotionnels avec les humains, font leur apparition en version jouets. Sous la peluche, se cache un boîtier vocal connecté au réseau Wi-Fi, relié à un modèle de langage entraîné pour converser avec les enfants.
La start-up Curio a commencé à commercialiser – pour 99 dollars (84 euros environ) – des petits personnages (Grem, Grok et Gabbo) programmés pour échanger avec les enfants dès 3 ans, l’âge de l’acquisition du langage. Les fabricants traditionnels essaient de suivre. Le géant Mattel a annoncé en juin préparer avec OpenAI une Barbie qui conversera grâce à ChatGPT.
Les constructeurs mettent en avant un argument censé déculpabiliser les parents. Les Grem et autres Grok sont « moins pires » que les écrans. Pendant qu’ils devisent avec leur robot en peluche, les enfants ne sont pas scotchés à leur tablette. Les parents ont par ailleurs accès à la transcription quotidienne des échanges entre le « bot » et leur enfant (sous le règne de l’IA, plus de secrets, même à 4 ans).
Il vous reste 66.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.