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Il y a trois ans, le 17 juillet 2022, Emmanuel Macron prononce un discours à l’occasion du 80e anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv. Sans mentionner le contexte évident de l’occupation allemande, il souligne, insistant sur la responsabilité française, que « pas un seul soldat de l’Allemagne nazie ne prit part à la rafle des 16 et 17 juillet 1942. Tout cela procédait d’une volonté et d’une politique gangrenée par l’antisémitisme, initiée dès juillet 1940 ».

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Devant le « silence » des « historiens officiels » face à cette « manipulation de l’histoire », trois historiens, dont deux amateurs, décident de prendre ce discours pour point de départ d’un livre qui sortira l’année suivante. Ecrit par Jean-Marc Berlière, historien reconnu de la police française, et par René Fiévet et Emmanuel de Chambost, respectivement économiste et ingénieur, Histoire d’une falsification. Vichy et la Shoah dans l’histoire officielle et le discours commémoratif (L’Artilleur, 2023) s’en prend à ces « “historiens de cour” et présidents de la République, tous occupés à culpabiliser les Français », et entend « redonner sa complexité à une question qu’on ne saurait réduire à une initiative purement vichyste ».

En juillet 2023, l’historien Laurent Joly, spécialiste du régime de Vichy, qui trouve, par ailleurs, le discours mémoriel truffé d’approximations et d’anachronismes, publie dans la Revue d’histoire moderne et contemporaine une critique longue et détaillée du livre, retraçant sa « généalogie intellectuelle » : « (…) Un tel livre ne vient pas de nulle part. Il s’inscrit dans une histoire de l’histoire de Vichy et des crimes de la collaboration qui, depuis des décennies, ont suscité toute une littérature visant à en minimiser la gravité, jusqu’aux récentes provocations d’Eric Zemmour. »

Le Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH), une association qui lutte contre les instrumentalisations du passé dans l’espace public, publie, lui aussi, une note, signée par l’historienne du féminisme Michèle Riot-Sarcey, qui renvoie au papier de Laurent Joly.

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