Le ciel bleu de Marrakech étincelle ce samedi 8 novembre 1986 : La Mamounia brille de mille feux. Débarqués d’un Boeing de Royal Air Maroc qui a décollé d’Orly, près de 180 hôtes de marque ont rendez-vous dans l’hôtel de luxe pour « trois jours de fête », annonce en lettres capitales le programme qui leur a été remis. Après rénovation, « le palais des mille et une stars », écrit alors Paris Match, rouvre enfin ses portes.
Devant les photographes, les vedettes prennent la pose. Le comédien André Dussollier joue au tennis de table avec le producteur Eddie Barclay, la chanteuse Chantal Goya sirote un jus d’orange en peignoir de soie, l’acteur italien Ugo Tognazzi fait des longueurs dans la piscine. Régine, la reine des nuits parisiennes, bronze en maillot de bain sur le plongeoir. Un moment de répit avant l’inauguration, le lendemain soir, de sa nouvelle boîte de nuit, le Mamounia Regine’s Club, créé au sein de l’établissement.
Le palace le plus mythique du Maroc n’a pas seulement rajeuni, il est presque méconnaissable. Sa superficie a doublé. Un sous-sol, un quatrième étage et des villas ont été greffés au bâtiment principal. Ouverte dans les années 1920, La Mamounia charmait par sa sobriété harmonieuse et sa confortable ancienneté. C’est désormais une profusion de luxe et de modernité. Un mélange d’artisanat islamique et de styles Louis XV, Empire, Art déco ou rococo, agrémenté des commodités les plus en vogue de l’époque : climatiseurs, téléviseurs, baignoires balnéo, cabines de bronzage, hammam, sauna et casino. Une transformation radicale qui n’aura pris que cinq mois, mobilisant entre 3 000 et 4 000 employés, travaillant jour et nuit.
Nœuds papillon et robes du soir
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