L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Au commencement, il n’y avait rien. Puis vint une explosion de lumière et de couleurs. Amélie et la métaphysique des tubes, le premier long-métrage d’animation de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, qui avaient collaboré avant cela sur Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary (2020) de Rémi Chayé, impose dès les premières minutes son esthétique chatoyante. Les aplats de teintes vives, proches de l’aquarelle ou du pastel, révèlent un environnement vibrant qui rappelle les toiles réalisées à l’iPad par David Hockney. Sauf qu’ici nous ne sommes pas dans la campagne normande, mais au Japon, en août 1969.
Adaptation de La Métaphysique des tubes, roman autobiographique d’Amélie Nothomb, paru en 2000 (Albin Michel), autour de sa prime enfance passée dans l’archipel nippon aux côtés d’un père diplomate, d’une mère pianiste, d’un frère et d’une sœur, le long-métrage en restitue la tonalité, mélange de satire caustique et de merveilleux. Le film prend le parti de restituer cette expérience dans toute sa subjectivité décalée. La voix off d’une Amélie adulte porte un regard rétrospectif sur cette vie de bébé restée longtemps dans un état végétatif élevé au rang de divinité. Et le film se laisse aller à de nombreuses scènes oniriques comme tirées de l’imagination de son personnage.
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